Jeux de Paris: des futurs quartiers bas carbone qui deviendront des logements durables
Au programme : des quartiers réversibles et intégrant des solutions bas carbone dont certains font baisser de 75% le bilan carbone par rapport aux Jeux de Londres.
D’ici 2024, ce sont donc 445 000 m2 de surface de plancher, répartis sur trois communes (L’Île Saint-Denis, Saint Denis, et Saint-Ouen) qui seront conçus ou transformés . Par exemple, un bâtiment issu à 100% de matière recyclée, dont 50% du réemploi, un autre 100% mobile, un avec zéro déchet d’exploitation… Cette volonté s’inscrit pleinement dans l’ambition de faire des Jeux de Paris l’édition la plus durable de l’histoire de la compétition. Elle correspond également à celle affichée par la Mairie de Paris de faire en sorte que la construction en bois « devienne la norme, et le béton une exception » selon Jean-Louis Missika, alors adjoint à la mairie de Paris en charge de l’urbanisme, des projets du Grand Paris et du développement économique et attractivité.
JEUX DE PARIS : un PROJET fondamentalement durable
Affichée dès le départ, alors que Paris n’en n’était qu’au stade de la candidature, le développement durable a toujours été au coeur du projet. Preuve en est un des arguments phares du Comité de Candidature : la présence en amont de 95% des équipements et installations nécessaires à leur organisation. Dès lors il semblait donc naturel de prolonger ces engagements dans les deux constructions neuves, le VCillage des athlètes et le centre aquatique. Le cahier des charges précise donc que les bâtiments de moins de 28 mètres devront être entièrement en bois, et labellisés BBCA (E3C2). Les bâtiments plus hauts devront être conçus en solution mixte et filière sèche, labellisés E3C1.
Au-delà du bâti, l’ensemble de l’approche énergétique des Jeux est pensé pour en réduire l’empreinte écologique, avec l’objectif affiché de présenter un bilan carbone 55% inférieur à celui des Jeux de Londres en 2012. Tony Estanguet, président du comité d’organisation de Paris 2024 affirmait ainsi : « Nous voulons qu’il y ait un avant et un après 2024 sur les questions d’environnement et en profiter pour faire évoluer les mentalités », et Emmanuelle Wargon, alors secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition Écologique et solidaire, de lui emboîter le pas : « Nous voulons faire des Jeux un accélérateur d’innovations pour les entreprises françaises qui pourront s’exporter et servir pour d’autres manifestations internationales ».
La filière française à l’honneur
Créée pour l’occasion en octobre 2018, France Bois 2024 vise ainsi à maximiser la participation des entreprises de la filière française de la construction en bois dans le projet global des Jeux de Paris . L’objectif est de garantir au moins 50% de bois origine française garantie, et 70% d’entreprises françaises parmi les entreprises impliquées dans ces constructions.
Jean-Louis Missika affirmait quant à lui que 2024 serait l’occasion de « montrer aux milliards de téléspectateurs à travers le monde le savoir-faire français en matière de construction propre ». Adoptée par la Solideo le 5 juillet 2018, la « Charte en faveur de l’emploi et du développement territorial » corrobore cette ambition en prévoyant une participation des PME et TPE locales à hauteur de 25% des réalisations de la piscine et du Village.
Et après ?
L’approche durable nécessite également de s’intéresser à l’après, notamment pour l’utilisation de bâtiments et infrastructures construits pour l’occasion. Là encore, l’écoquartier qui sortira de terre pour les Jeux est pensé comme une anticipation de la ville de demain. Tous réversibles, les bâtiments seront convertis dès 2025 en bureaux, logements et commerces. Anne Hidalgo précise en outre que « le confort d’été sera pensé pour que ces bâtiments soient adaptés à horizon 2050 », pour s’adapter aux changements climatiques à venir.
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Malgré un cahier des charges précis et un timing serré, le défi présenté par l’organisation des Jeux est donc une opportunité de rayonnement unique pour le bois made in France.
Certains quartiers iront encore plus loin dans la réduction du bilan carbone
Alors que l’objectif global de 2024 est de réduire de 55% l’empreinte carbone par rapport à aux Jeux de Londres globalement, certains secteurs vont réaliser des solutions d’aménagement qui vont plus loin, poussant jusqu’à 75% la baisse d’émission de GES pour la réalisation des chantiers et l’usage des quartiers. C’est le cas du groupement qui réalisera le secteur E du Village des athlètes, à Saint-Ouen (Nexity, Eiffage Immobilier d’Ile-De-France, CDC Habitat, EDF et Groupama Immobilier), qui a rassemblé 50 entreprises de la construction bas carbone réparties sur tout le territoire national. Pour atteindre cet objectif chiffré, le groupement propose un mode constructif économe mixant bois et béton bas carbone. Le bois sera 100% d’origine française et pour en assurer l’approvisionnement, les deux plus grands propriétaires forestiers français (CDC et Groupama) ont mobilisés leurs ressources. Le quartier sera autonome en énergie à 80 % grâce à une production locale d’énergies renouvelables et bénéficiera d’une première mondiale développée par EDF : le stockage d’énergie par batteries Zinc-Air non polluantes et recyclables à 100 %.