Publié le 18.06.20 - Temps de lecture : 3 minutes

Smart grid : un réseau intelligent pour économiser l’énergie à l’échelle d’une ville

La crise sanitaire nous questionne sur notre rapport à l’écologie et parallèlement sur la transition énergétique pour limiter l’impact des émissions de CO2. Le smart grid – ou réseau intelligent – répond à ces besoins en contrôlant plus efficacement les ressources en électricité nécessaires pour la vie de milliers d’habitants. Il représente ainsi une solution possible pour la transition énergétique européenne vers le zéro carbone, mais aussi pour l’autonomie énergétique française.

Atteindre 50% d’énergie décarbonée d’ici 2050, c’est l’objectif de L’Union Européenne avec son Green New Deal. De fait, les projets de smart grids qui, ces dix dernières années sont passés du statut de recherche fondamentale à une mise en place industrielle, représentent pour les collectivités territoriales l’occasion de revoir leur manière de consommer l’électricité.

Éoliennes

Alors, comment fonctionne le smart grid ?

Le smart grid est l’un des piliers de la troisième révolution industrielle théorisée par Jeremy Rifkin, et s’inscrit pleinement dans le concept de smart-city : une ville connectée à un réseau central qui exploite le big-data pour gérer et optimiser son fonctionnement. Le smart grid utilise les données anonymisées des habitants pour gérer et répartir les flux d’énergie dans un territoire donné. Le réseau permet ainsi d’optimiser les rendements en électricité pour éliminer tout gaspillage, alors que le surplus est stocké directement dans les bâtiments via des piles à disposition.

Le smart grid permet de sensibiliser les consommateurs et de les transformer en acteurs de la transition énergétique. En effet, si l’utilisateur peut suivre en temps réel sa consommation d’électricité via son compteur intelligent relié au réseau, il a accès aussi à l’évolution des flux pour adapter sa consommation aux heures creuses – pour recharger sa batterie de voiture à moindre coût par exemple. En réduisant sa facture personnelle, l’utilisateur participe au lissage de la courbe, évitant ainsi la création de pointes de consommation particulièrement énergivores. 

Tout consommateur peut également devenir producteur en revendant son surplus d’énergie – généré par exemple par des panneaux photovoltaïques – directement aux fournisseurs. Le smart grid permet donc la collaboration des producteurs et des consommateurs en faisant intervenir dans la boucle les pouvoirs publics, les fournisseurs d’énergie et les startups spécialisées pour garantir l’utilisation d’une énergie bas carbone.

Le smart grid prévient le gaspillage à la source

Concrètement, la mise en place d’un smart-grid comme le projet SMILE des régions Bretagne et Pays-de-la-Loire, demande d’investir pour construire de nouvelles sources d’énergies renouvelables : photovoltaïques, éoliens et biogaz par exemple. Ensuite, tous ces projets producteurs d’énergies seront connectés entre eux par un réseau intelligent qui pilotera la répartition et le stockage des surplus directement dans les bâtiments concernés. Alors que la Bretagne ne produit que 13% de l’électricité qu’elle consomme et qu’elle ne dispose pas de centrale nucléaire sur son sol, cette transition vers une énergie renouvelable lui permettrait de construire à l’avenir son autonomie énergétique.

L’objectif du smart grid est donc d’adapter en temps réel la répartition de l’électricité en fonction des besoins. Si la demande est plus faible que l’énergie produite, alors celle-ci sera stockée dans des batteries Lithium-Ion classiques ou même des batteries de seconde vie issues de véhicules électriques comme pour le parc IssyGrid à Issy-les-Moulineaux. Le smart grid profite d’une énergie renouvelable dont la répartition est optimisée grâce aux bâtiments connectés et aux big datas permettant ainsi d’interagir avec les éclairages publics par exemple, pour les éteindre ou les allumer si besoin. C’est par l’adaptabilité que le smart grid permet aux collectivités territoriales de réaliser d’importantes économies.

« Quand on sait qu’un logement est vide 40% de son temps en moyenne sur l’année, sans doute la plus grande source d’économie d’énergie se trouve dans la gestion sur mesure de ces lieux », déclare Jean-Laurent Schaub CEO & Co Fondateur de WEEN. L’intelligence artificielle connectée à un réseau énergétique permettrait ainsi de limiter le gaspillage d’électricité individuelle et donc de revoir la production à la baisse. Cette baisse de la production permettrait une transition de l’énergie nucléaire — largement dominante en France — vers une énergie verte et renouvelable comme le préconise l’Union Européenne dans son Green New Deal.

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