Saint-Sulpice-la-Forêt : petite taille mais grande efficacité du projet de smart city
La smart city a toute sa place à Saint-Sulpice-la-Forêt, commune rurale de la métropole rennaise qui a mis en place un dispositif intelligent de capteurs connectés sur six bâtiments publics afin de réaliser des économies d’énergie.
Et si la smart city sortait de son cadre urbain et permettait à des communes rurales de devenir des territoires connectés afin de réaliser des économies d’énergie ? C’est le pari qu’a fait Yann Huaumé, maire de Saint-Sulpice-la-Forêt en Ille-et-Vilaine, petite ville de 1 500 habitants de la métropole rennaise. « Quand je suis arrivé en tant que maire en 2014, les factures énergétiques des bâtiments publics augmentaient de 9 % par an, depuis 2006. Les fuites d’eau n’étaient même pas détectées. En conséquence, la commune rencontrait des difficultés financières » se souvient l’élu.
Yann Huaumé décide alors de mener un projet expérimental de mise en place de capteurs connectés sur les six bâtiments publics de la petite ville : la mairie, les services techniques, l’école, la salle des sports et le centre culturel. Les 60 capteurs installés ont dès lors permis de délivrer des informations en temps réel sur les consommations d’eau, de gaz, d’électricité, de production photovoltaïque mais aussi sur la température, l’humidité, la luminosité, le bruit ou encore le taux de CO2 dans ces constructions assez hétérogènes, bâties entre 1805 à 2005.
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Rendre intelligibles les données
L’objectif est d’arriver à faire baisser la facture énergétique de 25%. La commune a fait appel à des entreprises locales spécialisées (Wi6labs, Alkante ,TDF étude de couverture radio et aussi Alec agence locale de l’énergie) à la fois pour la dimension thermicienne mais aussi pédagogique du projet. Elle a aussi pu s’appuyer sur le dispositif de la métropole Rennes Saint-Malo Labs qui a pu déterminer un cadre juridique et établir un contrat avec l’ensemble des partenaires publics et privés.
« La commune a investi 20 000€ pour l’achat de capteurs et d’antennes. Poser ces équipements s’est révélé assez facile, mais le plus complexe a été la gestion de la donnée. Nous avons travaillé pendant un an et demi à rendre intelligibles les données qui étaient délivrées par les capteurs. Il s’agissait d’en faire des interfaces compréhensibles. » détaille Yann Huaumé. En 2016, l’opération « Smart Saint-Sulpice » est lancée.
Trois tableaux de bords sont alors élaborés à destination de trois publics distincts. Les agents de la collectivité ont accès aux données dans un objectif de contrôle et d’alerte. Les élus peuvent considérer le niveau de service rendu par ce système ainsi que les économies réalisées par période. Celles-ci sont aussi publiques pour les habitants qui peuvent alors être informés sur la consommation que peut générer un bâtiment.
20% d’économies d’énergies entre 2018 et 2019
« Ce partage des données est un réel engagement politique sur la transparence de l’action publique. Cela a aussi permis de faire de la conduite de changement en direction des citoyens de Saint-Sulpice-la-Forêt mais aussi des enfants sur le temps scolaire et périscolaire, autour des enjeux du réchauffement climatique et des consommations d’énergie. » explique le maire qui s’est réjoui avec ses administrés d’avoir été lauréat de différents prix au niveau national, Marianne d’or, Prix des interconnectés. Cet aspect « smart city » a même fait du bruit jusqu’à Shanghai, métropole de 26 millions d’habitants. Une délégation chinoise a fait le déplacement dans la commune de la métropole rennaise.
Le dispositif a permis de réaliser 20% d’économies d’énergies entre 2018 et 2019 comparées aux consommations des années précédentes, soit une baisse de 11 000€ sur le budget de la ville. Des données encourageantes, car la commune s’est dotée de classes et d’une salle de sport supplémentaires, entrainant un nombre plus important de mètres carrés à chauffer.
Smart city métropolitaine
Aujourd’hui cette dimension d’économie d’énergie a infusé dans tous les services de la mairie tant techniques qu’administratifs. Ce dispositif intelligent est aussi une aide à la décision pour tous les projets de construction et de rénovation.
« L’expérimentation ‘Smart Saint-Sulpice’ se termine. Mais c’est maintenant à l’échelle métropolitaine que la question de la smart city est en train d’être posée. Depuis le début de ce projet, nous souhaitions qu’il soit réplicable dans d’autres communes. Les solutions apportées par l’internet des objets sont intéressantes en matière d’économies d’énergie réalisées, pour des coûts d’investissement peu importants. » note Yann Huaumé, qui est aussi Vice-Président de la métropole de Rennes en charge du numérique et de la ville intelligente.
