Connaissez-vous vraiment le prix de l’eau (et pourquoi il augmente) ?

Le prix de l’eau en France varie fortement d’une ville à l’autre. Qualité des ressources, infrastructures, choix des collectivités : plusieurs facteurs expliquent ces écarts. Face à la hausse des coûts, certaines villes repensent la tarification de l’eau.

L’eau est une ressource essentielle, mais son prix varie considérablement d’une ville à l’autre. Alors que certains foyers paient moins de 2 € le mètre cube, d’autres voient leur facture dépasser les 5 €. Pourquoi de telles différences ? Qualité des ressources, infrastructures vieillissantes, choix de gestion des collectivités…De nombreux facteurs influencent le coût de l’eau potable. La qualité de l’eau brute diffère selon les régions. Dans certaines zones, l’eau est naturellement pure et nécessite peu de traitement. Ailleurs, elle doit être filtrée et dépolluée, ce qui alourdit la facture. Les infrastructures jouent aussi un rôle clé : les réseaux anciens nécessitent des travaux coûteux, tandis que les fuites représentent en moyenne 20 % de l’eau prélevée, un gaspillage qui pèse sur les budgets locaux. Enfin, la densité de population influence également les coûts. Plus une commune est étendue et peu peuplée, plus le prix du service est élevé.

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Au-delà des différences locales, le prix de l’eau suit une tendance claire : il augmente. À Paris, la facture a bondi de 7,56 % en 2023. L’entretien des infrastructures, la modernisation des stations d’épuration et l’adaptation au changement climatique pèsent sur les coûts. La fiscalité a aussi évolué : la TVA sur l’assainissement est passée de 5,5 % à 10 % entre 2011 et 2014. Un autre facteur inquiète les experts : la raréfaction de la ressource. Avec des sécheresses de plus en plus fréquentes et une baisse des nappes phréatiques, la gestion de l’eau devient plus complexe. En 2022, 550 communes ont dû être ravitaillées en urgence par camions-citernes. Ce type de situation exceptionnelle pourrait se multiplier et peser sur les finances locales.

Des villes expérimentent de nouvelles tarifications

Face à cette hausse, plusieurs villes testent des modèles de tarification de l’eau plus équitables. Dunkerque fait figure de pionnière avec une grille tarifaire en trois tranches. Une première tranche à prix réduit couvre les besoins essentiels. La seconde correspond à une consommation standard et conserve un tarif classique. La troisième tranche, plus chère, s’applique aux usages de confort comme le remplissage des piscines ou l’arrosage intensif des jardins. D’autres collectivités, comme Montpellier, Bordeaux ou Rouen, ont adopté des dispositifs similaires. L’objectif est de garantir un accès abordable à l’eau tout en responsabilisant les usagers face à une ressource de plus en plus précieuse. Si ces nouveaux modèles font débat, une chose est sûre : l’époque où l’eau était un bien abondant et peu coûteux semble bel et bien révolue.