Plans Climat : 5 innovations qui améliorent la qualité de l’air
Pour mettre en œuvre leurs Plans Climat-Energie Territoriaux, et enrayer les pics de pollution, les métropoles rivalisent d’innovations. Zoom sur les solutions technologiques qui le permettent.
La densification urbaine expose les habitants à des niveaux de pollutions atmosphériques supérieurs aux recommandations de l’OMS. L’amélioration de la qualité de l’air ambiant est donc un enjeu sanitaire mais aussi une opportunité pour les industries désireuses de participer à un projet écologique et civique. Dans cette perspective, de nombreuses innovations technologiques se développent autour du projet de smart city.
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L’innovation au service de la santé publique
De nombreux projets sont lancés pour améliorer la qualité de l’air, particulièrement dans les zones urbaines densément peuplées. En voici une sélection :
Les micro-capteurs
La première étape pour les communes est souvent d’installer des micro-capteurs qui peuvent être alimentés par des panneaux solaires, afin de mesurer en continu et en temps réel la qualité de l’air extérieur. Ces données pourront ensuite être stockées et analysées sur un serveur cloud. En identifiant localement des phénomènes de micro-pollution, il devient ainsi possible d’agir plus précisément et plus efficacement. Ce type de capteur est fabriqué notamment par Clarity et Citeos.
La station multiphysique pour l’étude du bruit, de l’air et de la poussière
Ce type de station est développé par SimEngineering. Elle est semblable à un boitier modulable et pouvant être facilement fixé à un candélabre par exemple, permet de mesurer précisément le niveau de bruit, la qualité de l’air et la quantité de poussières émises dans un périmètre donné. Placée aux alentours d’un chantier, la station permet de mesurer précisément les rejets de polluants et de les analyser grâce au transfert des données sur une plateforme numérique.
L’antismog de Net SAS
Pour réduire à la source les émissions de gaz à effet de serre qui s’échappent des moteurs diesel, il existe une solution d’injection d’hydrogène avant combustion. Cette solution baptisée Antismog peut être installée sur la plupart des véhicules après leur sortie d’usine, quelque soit leur motorisation ou leur poids. Avant même d’être disponible pour les particuliers, il est possible pour les collectivités de rendre moins polluants leurs transports publics (bus, bateaux ou même engins de chantiers).
La biofiltration végétalisée
Faisant partie d’un plan de renaturation des espaces urbains, la biofiltration consiste à utiliser les capacités épuratrices et stabilisatrices des plantes. La solution fait passer l’air ambiant pollué au travers d’un garnissage de végétaux et de minéraux, permettant la culture de plantes et le développement de microorganismes. Cet empilage de végétaux et de minéraux piège ensuite les particules fines et dissout les composés polluants gazeux. Les résidus de pollution sont enfin éliminés par les microorganismes. Ce procédé est applicable sur les toits ou les murs, sans même concevoir de nouveaux mobiliers urbains. De nombreux acteurs se lancent dans ce domaine, que ce soit Green Sentinel ou MVAW.
Willbee ou la sensibilisation des conducteurs
Porté par l’IFP Énergies Nouvelles, le projet Willbee est lauréat du programme d’expérimentations Qualité de l’Air d’Urban Lab. À l’aide d’une vignette connecté (Willbee) et d’une application, les conducteurs peuvent estimer leurs émissions polluantes, grâce au suivi GPS de leurs trajets et aux informations techniques sur leur véhicule qu’ils auront transmis. Les automobilistes pourront alors adapter leurs conduites en fonction des recommandations fournies par l’application pour réduire leurs émissions.
Organiser l’action autour de la qualité de l’air
La Commission européenne menace la France d’une lourde amende si elle ne réduit pas ses émissions de dioxyde d’azote. Ces émissions, bien au-dessus des préconisations de l’Union Européenne depuis 2010, sont dues au trafic routier, particulièrement important dans les grandes métropoles françaises comme Paris, Toulouse, Lyon, Marseille ou encore Nice. Pour s’emparer pleinement du sujet et réduire la pollution atmosphérique, les pouvoirs publics peuvent faire le choix d’une collaboration avec des entreprises ou des associations de surveillance de la qualité de l’air. La constitution d’un service dédié pourrait également favoriser une montée en compétence dans les années à venir afin de répondre efficacement à un sujet dont l’importance ne fera que grandir.
La centralisation des compétences dans un pôle permettra également de compiler une base de données de référence qui servira à tous les acteurs. La sensibilisation des citoyens peut également contribuer à une baisse à la source des émissions polluantes. C’est pourquoi une bonne communication des collectivités et des élus peut participer à la réduction de la pollution. Cette communication passe d’ailleurs par la prise en compte systématique de la qualité de l’air dans les projets d’aménagement urbains. De nombreuses solutions technologiques issues de la smart city s’offrent ainsi aux collectivités pour organiser leurs actions autour d’une amélioration de la qualité de l’air ambiant.