Mission accomplie : ces maires qui ont réussi à allier fêtes et sobriété énergétique
En cette période où les économies d’énergie sont érigées au rang de priorité nationale, les fêtes de fin d’année ont placé les élus face à un dilemme : comment assurer les traditionnelles illuminations de fin d’année à l’heure de la sobriété ? Retour sur une période de fêtes singulière.
Sapins, guirlandes, illuminations…Si la neige n’était pas forcément au rendez-vous pour Noël cette année, les décorations urbaines ont encore une fois fait partie du paysage dans la majeure partie des cas. Mais, à l’heure des nécessaires économies d’énergie tant pour raisons économiques qu’écologiques, comment allier festivités et sobriété ? Une chose est sûre, les Français restent attachés aux illuminations de Noël : d’après le Baromètre Enedis-CSA de novembre 2022, seuls 43 % des Français se disaient prêts à renoncer aux illuminations de Noël dans leur commune.
Interrogée début octobre à ce sujet sur RTL, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher avait avancé qu’un abandon généralisé des décorations lumineuses ne semblait pas nécessaire. « La sobriété, ce n’est pas s’arrêter de vivre, c’est à chaque collectivité locale de définir sa politique”, avait-elle déclaré.
Quelques jours après les fêtes, quel panorama des solutions suivies par les communes pour proposer des décorations de Noël compatibles avec les économies d’énergie ?
Opter pour des lampes moins énergivores
Alors que l’éclairage public correspond à 41 % de la consommation d’électricité des communes, le parc s’avère globalement vétuste : selon le Syndicat de l’éclairage, au moins 40 % des luminaires en service ont plus de 25 ans. Lampadaire ou décoration de Noël : même combat ! Opter pour des ampoules plus efficaces de type électroluminescente (lampe LED) permet de réduire drastiquement les coûts d’éclairages. Bordeaux a ainsi opté pour des illuminations de Noël intégralement réalisées via des diodes LED à faible consommation.
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Un temps d’éclairage plus court
Pour réaliser des économies, de nombreuses communes ont réduit la durée d’éclairage des décorations. Pour ce faire, certaines ont diminué le nombre de semaines d’illumination, en démarrant les festivités un peu plus tard que d’habitude. D’autres ont opté pour un arrêt des illuminations à partir d’une certaine heure nocturne. Ainsi, sur les Champs-Élysées à Paris, les illuminations de la célèbre avenue se sont éteintes à 23h45 au lieu de 2h du matin les années précédentes, hors réveillons du 24 et 31 décembre. Le dispositif a d’ailleurs été installé du 20 novembre au 2 janvier, soit une semaine de moins que les années précédentes. Selon la mairie, ces mesures ont permis une réduction de 44 % de la consommation d’énergie.
Un nombre d’illuminations en baisse
Continuer à illuminer, mais pas autant qu’auparavant : c’est l’option choisie par plusieurs villes, y compris celle connue dans le monde entier pour son marché de Noël : Strasbourg. La mairie de la capitale alsacienne a diminué de 20 % les illuminations gérées par la ville, visant une baisse de 10 % de la consommation en électricité.
La solution démocratique
Certains maires ont opté pour la concertation, en proposant aux habitants de voter pour différents types de décorations. Ainsi, la mairie d’Écouen, ville de 7 000 habitants située dans le Val-d’Oise, a proposé soit une illumination traditionnelle légèrement réduite dans la durée, soit une option plus sobre sans éclairage à base de guirlandes en tissu. Les Écouennais ont voté à 51,8 % en faveur de l’éclairage traditionnel.
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L’option la plus radicale
Face à l’augmentation du coût de l’énergie, certaines mairies ont opté pour la solution la plus radicale : ne pas installer de décorations lumineuses pour Noël. Ainsi, à Crégy-lès-Meaux, en Seine-et-Marne, la commune s’est contentée de décorations fabriquées en interne uniquement visibles en journée, ou grâce aux phares des voitures durant la nuit, l’éclairage public étant par ailleurs coupé entre minuit et 4h du matin. Dans le Maine-et-Loire, la ville de Lion-d’Angers a pris une décision similaire, mais avec un geste pour l’économie locale : les 2 400 € d’économies réalisées sur la location de la nacelle ont été reversés à l’Entente des commerçants.
Comme l’a rappelé Le Parisien, certaines décisions relèvent plus de la communication que de la véritable économie, tant le coût de l’éclairage a été réduit ces dernières années grâce à l’emploi de lampes LED. Selon le Syndicat de l’éclairage, l’éclairage durant les fêtes ne représente que 0,2 % sur la facture annuelle d’une commune en électricité. À Nantes par exemple, le coût de la consommation en électricité des installations (sans prendre en compte les frais d’installation) n’est que de 1 400 €.