Forêts urbaines ©Mini Big Forest
Publié le 06.03.25 - Temps de lecture : 3 minutes

Forêts urbaines : dans les villes la tendance est au vert

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Pour relever les défis environnementaux, de nombreuses villes françaises misent sur les forêts urbaines.

À RETENIR

  • Les forêts urbaines luttent contre les îlots de chaleur, améliorent la qualité de l’air, favorisent la biodiversité et renforcent la résilience des sols, tout en contribuant au bien-être des habitants. 
  • Des associations comme Mini Big Forest développent ces espaces en impliquant citoyens et scolaires, avec plusieurs projets en Pays de la Loire, illustrant une approche collaborative et éducative. 
  • De grandes villes comme Bordeaux, Lyon et Nantes adoptent ces stratégies avec des objectifs ambitieux, malgré les contraintes urbaines et foncières. 
  • Le manque d’espace, le coût du foncier et les contraintes techniques (réseaux souterrains) rendent complexe la plantation d’arbres, mais la nécessité d’agir face à la crise climatique reste urgente. 

Lutte contre les îlots de chaleur, préservation de la biodiversité, amélioration de la qualité de l’air, meilleure imperméabilité et régénération des sols, bien-être des habitants et amélioration du cadre de vie…Les avantages des forêts urbaines sont nombreux. Ces espaces boisés, situés dans une ville ou sa périphérie, sont plus petits qu’une forêt naturelle. Composés de plusieurs strates végétales et d’essences variées, ils sont conçus en imitation des forêts naturelles. En effet, contrairement aux parcs et jardins, les forêts urbaines visent à créer des écosystèmes forestiers complexes.  

Réinvestir le tissu urbain 

Il faut donc travailler avec des bois résilients, des essences locales et varier les niveaux de plantation. Une forêt urbaine ne se plante pas à la légère. C’est la technique de plantation qui va permettre sa résilience. A la fin, il faut « avoir un boisement et un couvert satisfaisant pour que la forêt devienne un sanctuaire pour la biodiversité » explique Jim Bouchet, co-fondateur de l’association nantaise Mini Big Forest.  

« Réinvestir le tissu urbain, petits pas par petits pas » avec ses Mini Big Forest, telle est la mission de l’association. Une soixantaine ont déjà été plantées, principalement dans les Pays de la Loire. A l’image de la forêt de Jean, où 600 arbres ont été plantés à Nantes (44), de la forêt de Denis, avec ses 2 400 arbres, à Gétigné (44) ou encore de la forêt de Nelson et ses 1 800 arbres à Angers (49). Atout supplémentaire : toutes les forêts plantées par Mini Big Forest sont collaboratives. Habitants et scolaires sont invités à mettre la main à la pâte. Une excellente manière de permettre à tous de s’approprier la forêt, mais aussi de sensibiliser aux enjeux liés à la protection de la biodiversité et de créer du lien entre les habitants.  


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Une tendance nationale 

La tendance de la forêt urbaine est nationale. La ville de Bordeaux a annoncé en 2020, son ambition de planter un million d’arbres et de multiplier les forêts urbaines en ville. Première étape : en 2021, la « placette Billaudel », un ancien parking, est devenue le premier bitumé bordelais à se transformer en une micro-forêt de 240 m². Lyon avait lancé en 2017, son plan Canopée, qui vise à planter 3 000 arbres par an. A titre d’exemple, en février 2025, plus de 4 000 plants forestiers ont été mis en terre pour créer une forêt citadine à Chassieu, à l’Est de Lyon. Nantes avait communiqué, dès 2006, sur son projet « Forêts Urbaines » avec pour objectif de planter et préserver l’équivalent de 2 000 terrains de football à l’horizon 2030-2050.  

Une réalisation parfois complexe 

Sur le papier, le plan est plutôt simple : planter des arbres pour lutter contre le réchauffement climatique et préserver la biodiversité. Pourtant, si les collectivités affichent des objectifs ambitieux, la réalisation est souvent plus complexe.  

La première difficulté concerne la surface. Le foncier, en plus d’être rare, coûte cher. Le besoin de construire des logements, des commerces ou encore des infrastructures publiques entre souvent en conflit avec celui de construire des forêts urbaines. Ainsi, même si les forêts urbaines sont devenues parties intégrantes des politiques vertes de nombreuses municipalités, il est compliqué d’accorder une surface « trop » importante au projet. Une fois le terrain sélectionné, il faut s’assurer qu’il est possible d’y planter des arbres. Jim Bouchet explique : « Nous faisons toujours une étude de terrain préalable. Plusieurs facteurs rentrent en jeu, comme la typologie du sol ou le tissu urbain ». Ce dernier point peut s’avérer (très) complexe : réseaux d’eau, de gaz, métro…Les sous-sols sont loin d’être inoccupés en ville. Il faut « identifier les terrains éligibles pour que le système racinaire puisse se développer sans abîmer » précise Jim Bouchet.  

Malgré les difficultés, les forêts urbaines ont vocation à se développer. Les avantages sont nombreux et surtout l’urgence est réelle : selon l’ONU il faudrait planter 2 milliards d’arbres chaque année pendant 10 ans pour compenser la déforestation actuelle, sans pour autant récupérer la biodiversité perdue.  

 

En couverture : ©Mini Big Forest

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