Le vent du bas carbone souffle sur les territoires de l’ouest
La Rochelle, et plus généralement la région Nouvelle-Aquitaine ambitionnent de devenir des territoires « zéro carbone ». À l’ouest toujours, Les Pays de la Loire et la Bretagne ont également engagé des plans volontaristes. Tour d’horizon du bas carbone vu de la façade atlantique.
Devenir le premier littoral français à obtenir un bilan « zéro carbone », tel est le cap que s’est fixé La Rochelle. Ou plus exactement le consortium rochelais (Communauté d’agglomération, Ville de La Rochelle, Université, Altantech, Port Atlantique) et de ses 130 partenaires.
Lauréats de l’appel à projet national « Territoires d’Innovation » en septembre 2019, les partenaires visent la neutralité carbone en 2040, en diminuant les émissions de CO2 à la source tout en protégeant et en développant les puits capables de stocker le carbone. La coopérative locale du carbone constitue l’une des initiatives les plus marquantes pour concrétiser cette ambition. Réunissant entreprises, banques, collectivités locales, associations, organismes de formation et de recherche, associations et citoyens, son objectif est d’accompagner les porteurs de projets de réduction d’émissions tout au long de leur parcours. La certification des projets permet d’apporter un cofinancement, notamment par la vente de crédits carbone, et d’assurer l’évaluation de l’impact environnemental des actions menées. Officiellement créée fin 2020, « La Coopérative Carbone La Rochelle » fait déjà des émules. Un peu plus au nord, elle accompagne les pôles métropolitains du Mans et de Brest dans la création de fonds carbone locaux.
5.589 engagements bas carbone en Bretagne
Stéphane Le Foll et François Cuillandre, présidents des métropoles du Mans et de Brest, ont apporté une première pierre au projet, en lançant en juin dernier l’étude de faisabilité d’un fonds bas carbone territorial. Objectif : une mise en service en 2022. Et l’initiative n’est pas isolée à l’ouest. La région Bretagne a lancé l’initiative Breizh Cop afin de faire dialoguer ensemble les collectivités et l’État, les acteurs économiques et associatifs, la jeunesse et les universitaires… En juin 2019, 5589 engagements avaient ainsi été déposés afin de réinventer le modèle de développement de la région. Une corde de plus à l’arc du SRADDET (Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires), que doivent suivre toutes les régions. En région Pays de la Loire, le SRADDET vise ainsi la neutralité carbone en 2050 (réduction de 80% des émissions de gaz à effet de serre, consommation de 100 % d’électricité verte).
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Abandonner l’artificialsation des sols
Plus au sud, c’est la région Nouvelle Aquitaine qui a inscrit l’objectif de neutralité dans son SRADDET. Elle s’est fixé l’ambition de réduire de 75 % ses émissions de GES d’ici 2050 par rapport au niveau de 2010. Son schéma prévoit notamment le recours à des méthodes de productions plus durables, le recours aux produits agricoles locaux afin de fournir « une alimentation saine et durable » à ses habitants, la valorisation des déchets ainsi qu’une meilleure prise en compte de l’eau dans la politique d’aménagement. Le dernier volet de son schéma est lui consacré à la protection de l’environnement naturel et de la santé, notamment en « abandonnant » le modèle de développement basé sur l’artificialisation des espaces naturels.
Quelle méthodologie pour les territoires ?
Pour guider les territoires dans la concrétisation de leur ambition zéro carbone, le cabinet Carbone 4 a publié son rapport « Neutralité et territoire, un cadre d’action collectif pour la neutralité bas carbone en France » qui propose une méthodologie en trois temps. Un premier consacré au diagnostic carbone initial (en s’appuyant sur les données existantes à l’échelle territoriale et notamment communale, que les élus peuvent se procurer auprès des observatoires régionaux de l’énergie et du climat). Cette « photographie carbone » permet d’identifier les leviers prioritaires à actionner et comprendre les spécificités de son territoire.
Avant d’activer ces leviers, des objectifs réalistes et cohérents avec les stratégies locales (SRADDET) et nationales doivent être identifiés. Ils se doivent d’être réalisables techniquement, viables économiquement et socialement acceptables. La démarche de co-création avec les citoyens est fortement recommandée par Carbone 4. Viens enfin le temps des actions, pratiques, cohérentes et pédagogiques qui permettront de résoudre les principaux problèmes identifiés.