Publié le 01.12.17 - Temps de lecture : 3 minutes

Dijon, une smart métropole en route vers le futur

L’agglomération dijonnaise a lancé un chantier gigantesque qui va connecter les services publics de ses 24 communes pour les gérer en temps réel depuis un centre de pilotage à distance. Au coeur de sa démarche, les citoyens, qui auront accès aux données publiques collectées et pourront ainsi contribuer au bon fonctionnement des équipements à disposition.

Dijon Métropole ressemble de plus en plus à une ville intelligente. Des rues qui s’éclairent automatiquement une fois la nuit tombée et au gré du passage de véhicules et piétons ; des smartphones qui indiquent où se trouve la plus proche place de stationnement et qui informent du niveau de la qualité de l’air ; des alertes en temps réel sur les prochains passages des camions de ramassage des ordures… Dans moins d’un an, tout cela sera devenu réalité pour la métropole. Et plus encore, d’après Denis Hameau, conseiller communautaire de Dijon Métropole, délégué à l’Enseignement supérieur et à l’innovation, “ce projet va faire du citoyen un acteur de la ville” en lui donnant par exemple la possibilité de signaler un accident survenant sur son trajet, la présence d’encombrants sur la voie publique ou encore le dysfonctionnement d’un service. Des informations qui seront reçues puis traitées par un seul et même centre de pilotage.

La collectivité doit ce coup d’accélérateur à l’attribution d’un contrat de 105 millions d’euros sur 12 ans à un consortium composé de Bouygues Energies et Services et Citelum (filiale d’EDF), dont Suez et CapGemini sont partenaires.

Une gestion intelligente et centralisée des services publics

Transports, éclairage, feux tricolores, bornes d’accès au centre-ville, distribution de l’eau… toutes les grandes fonctions urbaines ont été prises en compte dans ce projet d’ampleur inédite. Grâce à une multitude d’objets connectés et géolocalisés tels que des capteurs, caméras ou des véhicules géolocalisables (bennes à ordures ou véhicules de police par exemple), les données de l’ensemble des services publics de la métropole vont pouvoir remonter en temps réel au centre de pilotage. Denis Hameau nous a expliqué qu’il s’agissait d’un “véritable poste de pilotage qui devrait voir le jour à la fin de 2018 et ainsi se substituer aux postes de commandement actuels” comme celui de la police municipale ou de la circulation par exemple.

Si ce dispositif smart city à grande échelle est coûteux, il n’en reste pas moins qu’il sera source de nombreuses économies. Un exemple : celui du remplacement des 34 000 points lumineux par des lampadaires équipés de LED, qui pourrait générer 65% d’économie d’énergie. La métropole attend de la mise en place du centre de pilotage connecté qu’il génère des économies significatives sur la durée du contrat grâce à une meilleure efficience et coordination des services.

Une gouvernance locale de la donnée, ouverte aux citoyens

Pour Dijon Métropole, “la révolution de la ville intelligente passera principalement par ses habitants” et par plus de transparence de la part de ses responsables politiques. D’après Denis Hameau, “le choix de l’open data est au coeur du contrat”, avec un accès libre à l’information pour l’ensemble des citoyens. En effet, hormis les données personnelles, les données publiques numériques seront accessibles à tous et, grâce à des outils de démocratie participatives, donnera la possibilité aux habitants de s’exprimer en vue d’améliorer le service public ou contribuer aux projets développés par Dijon Métropole. Ils pourront ainsi voir exactement de quelle manière la ville est gérée. L’ouverture des données représente aussi un pari pour la métropole : celui de faire émerger de nouveaux services innovants en s’appuyant sur la créativité des développeurs, des designers de service, des entrepreneurs et de tout citoyen qui souhaiterait contribuer à l’optimisation de la gestion de sa ville.

Si l’open data se développe dans de nombreuses grandes villes, c’est la première fois en France qu’une politique à aussi grande échelle est mise en oeuvre pour une métropole de plus de 250 000 habitants. Une des grandes forces de ce dispositif réside dans sa transversalité : il prend en compte l’ensemble des fonctionnalités urbaines là où on trouve plus généralement des villes qui se concentrent sur un nombre plus limité de thématiques, comme la mobilité et l’éclairage par exemple. Dijon Métropole entraînera-t-elle d’autres collectivités françaises dans son sillage ?

 

Crédit photo : Nuit Européenne des Chercheurs – Dijon – Vincent ARBELET

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