Les coûts liés à l'usage de la voiture explosent. Pour s’en sortir, des stratégies de débrouille se développent.
Publié le 21.11.24 - Temps de lecture : 2 minutes

Pour continuer à rouler, la voie de la débrouille

Selon un sondage Ifop/Roole de février 2024, 65% de nos concitoyens dépensent plus de 100 euros par mois dans les coûts liés à l’usage de leur voiture, voire, pour près d’une personne sur six, plus de 300 euros mensuels. Pour s’en sortir, ils sont de plus en plus nombreux à développer des stratégies de débrouille.

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Pour une majorité de Français, en particulier ceux qui vivent loin des centres urbains, la dépendance à la voiture est une réalité quotidienne, subie plutôt que choisie. Que ce soit pour faire des courses, aller travailler ou se soigner, rendre visite à des proches ou des amis, la voiture individuelle est pour 90% des habitants de communes rurales l’unique mode de déplacement.

Conserver, coûte que coûte, sa voiture, c’est garder son travail, préserver sa santé et maintenir ses liens sociaux. Mais c’est aussi devenu, pour les ménages les plus modestes, un véritable défi. Selon le Secours Catholique, la voiture représente aujourd’hui plus de 20% du budget des ménages en zone rurale. Et comme l’a montré le mouvement des Gilets Jaunes, cette dépendance pèse très lourdement sur les plus fragiles.

Alors, pour tenter de diminuer ce ‘budget voiture’, les automobilistes actionnent tous les leviers, révèle l’étude Ifop/Roole : 65% des Français évitent de prendre l’autoroute et près d’un automobiliste sur deux (49%) a revu à la baisse ses différents contrats (assurance, parking…). Toutefois, dans les foyers disposant de deux voitures (58% des répondants), l’usage du second véhicule n’a pas été remis en question.

Covoiturage, l’envie est là, pas toujours la pratique

Le recours à l’économie du partage et à l’économie solidaire fait aussi partie des parades adoptées pour continuer à rouler malgré tout. Pour rentabiliser les coûts de leur voiture, 2 à 3 Français sur 10, en particulier les plus fragiles financièrement, envisagent le covoiturage longue distance ou le « colis-voiturage ». Ils sont toutefois peu nombreux, 24% seulement, à le pratiquer réellement en tant que conducteur. Et cette pratique est davantage répandue chez les jeunes (16% des 18-24 ans affichent une pratique régulière) que chez les 65 ans et plus (seulement 4% de pratiquants réguliers). Chez ces covoitureurs, les motivations financières dominent : elles sont mises en avant par 33% des sondés, loin devant leurs convictions écologiques (18%).

 


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Pièces d’occasion et écoconduite

L’entretien du véhicule est aussi un poste budgétaire qui pèse lourd. En cas de réparation, 51% des automobilistes disent envisager de recourir à des pièces d’occasion plutôt qu’à des neuves tandis que 37% envisagent de s’adresser à un garage associatif et solidaire pour entretenir ou réparer leur véhicule.

Enfin, un quart des personnes interrogées pense à installer un kit permettant de rouler au bio-éthanol. Le carburant est en effet un autre poste de dépenses particulièrement scruté. Si l’écoconduite est aujourd’hui massivement pratiquée par les Français, avec 83% de pratique au moins de temps en temps dont 55% de pratique régulière, tous les âges ne sont pas égaux en la matière : 68% des personnes âgées de plus de 65 ans pratiquent régulièrement l’écoconduite, contre « seulement » 44% des 18-24 ans. On le voit, l’ère de la débrouille ne fait que commencer pour ces automobilistes qui aujourd’hui, n’ont pas d’autre choix que de prendre le volant.

Environ 85 % des microcrédits accordés avec le soutien du Secours Catholique à des ménages en situation de précarité́ sont en lien avec la mobilité.

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