
Ces villes championnes du pouvoir d’achat
Face à la hausse des prix et à l’inflation, déménager peut-être un choix intéressant pour profiter au maximum de son pouvoir d’achat. Tour de France des destinations les plus avantageuses pour concilier pouvoir d’achat et cadre de vie agréable.
À RETENIR
- Senlis, Trouville-sur-Mer et Noisy-le-Roi sont les plus avantageuses pour les cadres, tandis que Tulle, Chaumont et Vesoul attirent les employés, et Saint-Jean-de-Maurienne, Issoudun et Saint-Claude sont privilégiées par les ouvriers.
- L’emploi est le critère principal, suivi du prix de l’immobilier et de la qualité de vie, qui varient selon les catégories socio-professionnelles.
- Les cadres acceptent des prix plus élevés pour un cadre naturel, tandis que les employés et ouvriers optent pour des villes aux logements plus abordables et aux services adaptés.
- Aucune grande ville ne figure en tête du classement, confirmant que s’éloigner des métropoles permet de mieux profiter de son pouvoir d’achat.
Senlis (60), Trouville-sur-Mer (14), Noisy-le-Roi (78)…Ces 3 villes ont un point commun : elles permettent aux cadres de profiter le plus possible de leur pouvoir d’achat, selon le dernier classement du journal Le Parisien.
Inflation et hausse des prix ont fait du pouvoir d’achat la préoccupation majeure de nombreux Français. Alors, où est-il le plus intéressant de vivre pour pouvoir profiter au maximum de son pouvoir d’achat ? Les critères sont-ils les mêmes pour tous les Français ? Qu’est-ce qui rend une ville attractive ?
Prix de l’immobilier, situation géographique, services, capacités d’accueil des jeunes enfants, loisirs, médecins, connexion internet… Si les critères qui influencent le coût de la vie dans une ville sont nombreux, ils n’ont pas la même importance en fonction des catégories socioprofessionnelles.
Villes et pouvoir d’achat : l’emploi reste le critère numéro un
L’emploi est un facteur déterminant pour toutes les catégories socio-professionnelles. Cependant, quelques nuances sont à apporter. En effet, les cadres seront plus enclins à habiter plus loin de leur travail que le reste de la population si cela leur permet d’avoir un cadre de vie plus agréable. Ils exercent des fonctions où il est, la plupart du temps, possible de télétravailler. Depuis le Covid, on assiste à un élargissement et un agrandissement du Bassin parisien. Alors que Paris se vide de ses habitants, des villes périphériques attirent de plus en plus. Ainsi, Senlis, Trouville-sur-Mer et Noisy-le-Roi, en tête du classement chez les cadres, offrent un cadre de vie agréable, loin du tumulte parisien, mais suffisamment proches pour rester connectées aux bassins d’emplois franciliens. On observe également ce phénomène à Bordeaux et Lyon, avec le dynamisme accru, ces dernières années, de Valence.
Les employés, qui ont souvent des fonctions moins compatibles avec le télétravail, ne peuvent habiter trop loin des bassins d’emplois. D’après Le Parisien, ce sont les bassins urbains comme Tulle (19), Chaumont (52) ou Vesoul (70) qui leur permettraient de profiter au maximum de leur pouvoir d’achat. Ces villes, situées en zone rurale, possèdent d’importants bassins d’emplois administratifs. Certaines sont également dotées de zones tertiaires.
Enfin, les ouvriers habitent là où ils travaillent. L’impossibilité de télétravailler et le manque de transports en commun dans les bassins industriels sont des critères essentiels à prendre en compte. C’est donc naturellement que l’on retrouve, en tête de classement, des communes historiquement industrielles. A l’image de Saint-Jean-de-Maurienne (73), en première position, bassin historique de la coutellerie, avec la présence du géant Opinel. Issoudun (36) et Saint-Claude (39) complètent le classement.
À lire aussi
- L’Agenda Urbain Européen, un outil puissant pour relever les défis auxquels nos villes sont confrontées
- Emplois « verts », la preuve par 3 territoires
Des prix au m² attractifs
Autre critère essentiel pour profiter au maximum de son pouvoir d’achat : pouvoir acheter une résidence principale.
Une fois le périmètre géographique défini, c’est le second critère qui rentre en jeu. Les villes en haut du classement pour les cadres ont un prix au m² qui reste élevé (3 092 €/ m² à Senlis par exemple), mais néanmoins bien loin de ceux du marché parisien (le prix au m² est de 9 282 € / m² en moyenne pour un appartement à Paris).
Les bassins urbains, en tête du classement pour les employés, proposent des prix au m² très intéressants : 1 034 € /m² à Tulle, par exemple. Dans les bassins industriels, le prix au m² reste globalement intéressant, permettant à la majorité de la population de pouvoir se loger, même avec des revenus plus modestes.
Améliorer son cadre de vie
Profiter au maximum de son pouvoir d’achat permet d’améliorer son cadre de vie. Ainsi, les cadres privilégient les villes plus « nature » : Senlis est connue pour sa forêt, de même que Rambouillet (4ème position), Chantilly (6ème position) ou Fontainebleau (12ème position) ou le littoral : Trouville-sur-Mer, Dives-sur-Mer (7ème position) ou Saint-Malo (35ème position).
On l’a vu, chez les employés ce sont les « chefs-lieux » qui arrivent en tête. Implantées au milieu de zones rurales, la position de « leadeuses régionales » de ces villes garantit une offre de loisirs et de services. Enfin, les bassins historiques industriels, dynamiques depuis de nombreuses années, sont relativement bien dotés en commerces et services.
S’éloigner des grandes villes pour profiter de son pouvoir d’achat
Emplois, prix de l’immobilier et cadre de vie de qualité sont des dénominateurs communs qui rassemblement toutes ces villes en haut de classement. Mais elles ont un autre point commun : aucune de ces villes n’est une grande ville. D’ailleurs, aucune grande ville n’apparaît dans le top 10 des 3 classements. La preuve que pour profiter pleinement de son pouvoir d’achat, que l’on soit cadre, employé ou ouvrier, il faut miser sur les villes moyennes !