Actions pour le climat : lorsque la lutte contre la surconsommation énergétique devient créatrice de lien social
La Convention pour le climat a démarré ses travaux le week-end dernier : 150 citoyens tirés au sort ont jusqu’à fin janvier pour proposer des solutions permettant de réduire les émissions françaises de gaz à effet de serre. L’occasion pour nous de revenir sur les initiatives qui permettent d’accompagner les habitants pour lutter contre la surconsommation énergétique. Des démarches d’accompagnement qui, si elles apportent des clés pour mieux et moins consommer, peuvent également être un vecteur d’intégration sociale.
BBC, PassivHaus, BEPOS… Les labels et certifications sont toujours plus exigeants en matière de performance énergétique des bâtiments. Pourtant, il arrive que les consommations énergétiques observées soient bien plus élevées que prévu. En cause ? Certains défauts de conception, des réglages et une maintenance des installations inadéquats, et dans certains cas, des usages pas toujours adaptés à ces logements très performants.
Sur ce dernier point, il est possible d’accompagner les habitants pour de meilleurs usages, comme l’explique Gaëtan Brisepierre, sociologue de l’énergie, à partir d’une interview accordée à l’ADEME.
Promouvoir de meilleurs usages pour éviter les surconsommations
Du point de vue des usages, la surconsommation énergétique peut tout d’abord s’expliquer par ce que l’on appelle « l’effet rebond ». Ce phénomène se traduit par une consommation accrue annulant un gain d’efficacité : “mon équipement consomme moins, donc je vais l’utiliser plus”. Gaëtan Brisepierre, sociologue de l’énergie, explique que ce phénomène se traduit par le fait que certains des “occupants des bâtiments ont modifié leurs comportements car ils disposaient de bâtiments plus efficaces énergétiquement”.
Par ailleurs, il arrive aussi que les usagers transitant d’un ancien bâtiment à un bâtiment performant énergétiquement, gardent leurs habitudes antérieures. Ces usages ne sont alors plus adaptés à leur environnement et doivent par conséquent évoluer vers de nouvelles pratiques. Pour Gaëtan Brisepierre, il est possible de distinguer deux types de profils : “d’un côté les “accommodés” qui vont retirer un bénéfice (financier, éthique, environnemental…) à optimiser leurs usages des bâtiments, et de l’autre les “réservés” qui sont eux plus réfractaires à l’évolution de leurs pratiques”.
Du point de vue des usages, il arrive que les habitants transitant d’un ancien bâtiment à un bâtiment performant énergétiquement, gardent leurs habitudes antérieures. Ces usages ne sont alors plus adaptés à leur environnement et doivent par conséquent évoluer vers de nouvelles pratiques. Pour Gaëtan Brisepierre, il est possible de distinguer deux types de profils : “d’un côté les “accommodés” qui vont retirer un bénéfice (financier, éthique, environnemental…) à optimiser leurs usages des bâtiments, et de l’autre les “réservés” qui sont eux plus réfractaires à l’évolution de leurs pratiques”.
À cela peut même être rajouté un troisième type de comportement entraînant ce que l’on appelle « l’effet rebond”. Ce phénomène se traduit par une consommation accrue annulant un gain d’efficacité : “mon équipement consomme moins, donc je vais l’utiliser plus”. Gaëtan Brisepierre, sociologue de l’énergie, explique que ce phénomène se traduit par le fait que certains des “occupants des bâtiments ont modifié leurs comportements car ils disposaient de bâtiments plus efficaces énergétiquement”.
L’importance de diffuser une culture énergétique aux usagers
Les gestes routiniers – souvent à l’origine de surconsommations – peuvent d’après le sociologue être remis en question par l’utilisateur lui-même par le concept de réflexivité énergétique. Derrière cette notion : le fait que “l’usager peut développer des compétences, grâce à des informations venant de l’extérieur et ainsi casser cette routine”. Le spécialiste évoque par exemple le fait d’utiliser des compteurs communicants, permettant d’apporter des informations aux usagers sur leur consommation, les incitant à adopter des pratiques plus économes et responsables.
Pour que la réflexivité énergétique soit efficace et réelle, il est nécessaire de “diffuser une culture énergétique aux usagers”. Cependant, la culture de l’énergie est relativement peu développée en France. D’après les résultats d’une enquête évoquée par Gaëtan Brisepierre, les français ne hiérarchisent pas comme ils le devraient les postes de consommation et auraient tendance à mettre au même niveau “une action sur les veilles électriques et une baisse du chauffage” par exemple. Il est donc nécessaire de répandre la culture énergétique.
Plutôt que de passer par de grandes médiatiques de sensibilisation, Gaëtan Brisepierre préconise de mettre en place “des dispositifs locaux, gérés par les HLM ou les collectivités locales”, qui seraient bien plus efficaces. Cela peut s’illustrer par exemple par :
- Des visites de logements par des associations,
- L’implication des locataires à travers des groupes de gestion pour le bâtiment dans son ensemble,
- Des opérations plus ludiques, comme le concours de sobriété énergétique « Famille à Energie Positive », mises en place par des collectivités et des associations.
Le sociologue souligne par ailleurs qu’un des grands leviers d’évolution des pratiques consiste à diffuser la culture énergétique d’une façon horizontale, notamment grâce à l’échange entre les habitants et avec des acteurs locaux.
Certains opérateurs de l’immobilier s’engagent dans ces démarches pédagogiques, par exemple en intervenant à domicile auprès de populations ciblées pour les former sur de meilleures pratiques concernant leur consommation énergétique.
La performance énergétique comme vecteur d’intégration sociale
Pour Gaëtan Brisepierre, “si nous voulons que la performance énergétique s’insère socialement, elle doit devenir un vecteur d’intégration sociale”. Il explique par exemple que, dans une copropriété, un projet de rénovation pourra être une façon de construire un nouveau collectif.
Les systèmes de copropriété sont d’après lui des systèmes assez individualistes car l’échange ne se fait généralement qu’avec le syndic. A contrario, les projets de rénovation peuvent justement favoriser le lien social entre les habitants en donnant un sentiment de groupe. Un projet d’économie d’énergie va permettre aux habitants de se rassembler autour d’un objectif commun, ce qui sera fédérateur pour l’ensemble de la copropriété.
Le sociologue prend notamment l’exemple du parc de logements HLM de Grand Lyon Habitat, dans lequel certains bâtiments qui ont vu naître des groupes de gestion, créés par le bailleur avec des locataires qui sont d’abord intervenus sur le tri des déchets, puis maintenant sur le chauffage.
Et ce n’est pas le seul exemple. D’autres projets comme « Territoire à énergie positive » ou « Parc éolien citoyen » s’appuient aussi sur la même idée de lien social avec la création d’un réseau social entre des habitants qui ne se connaissent pas initialement mais qui partagent un intérêt en commun. Autant d’initiatives qui montrent que lien social et sobriété énergétique peuvent former un mariage efficace et durable.
Quelques exemples de gestes simples permettant d’économiser :
- Baisser le chauffage de 1°C : – 7 % de consommation énergétique
- Couvrir les casseroles pendant la cuisson : 4 fois moins d’électricité ou de gaz
- Laver son linge à 30°C: 3 fois moins d’énergie qu’un lavage à 90°C
- Privilégier le programme « Éco » du lave-vaisselle : jusqu’à – 45% d’électricité consommée par rapport au programme intensif
Pour aller plus loin, consulter l’infographie complète de l’ADEME en cliquant ici.