Le confinement va-t-il favoriser l’essor de la participation citoyenne numérique ?
#Lejourdaprès avec Julie de Pimodan, fondatrice de Fluicity
Le jour d’après est une série d’interviews et de tribunes qui portent un regard sur les enseignements que nous pourrons tirer, demain, de la crise sanitaire que nous vivons actuellement. Quels nouveaux besoins, quels nouveaux usages et relations sociales s’organisent dans ce contexte sans précédent ? Comment les initiatives positives créées par cette situation inédite peuvent-elle constituer des enseignements durables pour plus d’urbanité et une meilleure qualité de vie en ville ? Urbanistes, sociologues, géographes, architectes, mais aussi start-upper nous éclairent de leurs regards multiples sur l’urbanité bousculée que nous vivons aujourd’hui, pour inspirer durablement celle de demain.
Experts, observateurs , usagers de la ville, si vous souhaitez participer à la série #Lejourdaprès, écrivez-nous sur contact@enviesdeville.fr.
Pour Julie de Pimodan, fondatrice de Fluicity, plateforme qui permet aux élus locaux d’engager les citoyens dans la prise de décision publique, la crise, et notamment dans le cadre du report du second tour des élections municipales, présente un risque d’une perte de lien entre les élus et les populations. Mais elle est aussi marquée par le recours aux civic tech, une tendance qui pourrait, elle, se démocratiser.
Dans cette période inédite, pourquoi les élus peuvent-ils notamment avoir recours davantage aux civic tech ?
Nous sommes dans une période de risque pour la consultation des populations car les échéances démocratiques dans les pays où nous sommes actifs sont systématiquement reportées. En France, avec le report du 2e tour des élections municipales, en Belgique où certains budgets participatifs ont été décalés ou au Royaume-Uni ou l’élection du nouveau Maire de Londres n’aura lieu que dans un an. D’un autre côté, le confinement rend l’accélération du recours aux civic tech nécessaire. Comment en effet garder lien et de consulter des administrés qu’on ne voit rencontre pas physiquement ? La technologie numérique est devenue le seul moyen pour les élus de consulter leurs citoyens.
Qu’est-ce que cette période de confinement implique en matière de communication pour les collectivités territoriales ?
Depuis le début de la crise, de nombreux Maires ont fait appel à nous dans le cadre d’actions de solidarité et pour notifier leurs citoyens sur les mesures de sécurité à adopter au sein du territoire (voir exemple à Villeneuve). Vu l’urgence et la situation inédite nous avons décidé mettre à disposition gratuitement une solution de gestion de crise pendant la période de confinement, notamment des appels à solidarité numériques pour les personnes âgées ou isolées ou encore un service de FAQ interactif pour répondre aux interrogations de la population.
Allons-nous d’après vous voir émerger de nouveaux comportements après cette crise ?
Cette crise touche directement à notre citoyenneté et notre capacité à la dépasser se jouera au niveau collectif. L’état de confinement nous a en quelques sortes révélés à notre nature profonde : notre appartenance au collectif. La crise nous rend résilients, solidaires, responsables et attentifs les uns envers les autres. C’est d’autant plus vrai à l’échelle locale. La santé, la sécurité, la protection de l’environnement, la vie associative sont autant de piliers sur lesquels chaque citoyen a le pouvoir d’agir à l’échelle de sa ville. Car l’État ne fera pas tout, et nous allons devoir participer activement à la reconstruction du pays en sortie de crise.
