
MIPIM 2025 : les élus face aux défis urbains
Rendez-vous incontournable des acteurs de l’immobilier, la nouvelle édition du MIPIM a permis de faire le point sur les grands défis urbains, mais aussi sur les solutions qui permettent d’y répondre. Que peut-on en retenir ?
À RETENIR
- Les élus réunis au MIPIM 2025 ont identifié trois défis majeurs : crise du logement, attractivité des villes et aménagement du territoire, tous exacerbés par un manque de moyens et une complexité croissante des normes.
- La baisse des financements publics, la suppression de la taxe d’habitation et l’instabilité réglementaire ont été pointées comme obstacles majeurs à la réalisation de projets locaux.
- Plusieurs maires ont présenté des initiatives concrètes : développement de zones d’activités à haute qualité environnementale, coordination entre services habitat et développement économique, et priorisation de la qualité de vie.
- Ces échanges ont permis de partager des solutions opérationnelles pour rendre les territoires plus résilients, attractifs et adaptés aux enjeux contemporains.
A Cannes, le MIPIM 2025 (Marché international des professionnels de l’immobilier), qui s’est tenu du 11 au 14 mars, a une nouvelle fois été l’occasion pour les élus d’échanger sur les problématiques auxquelles ils sont confrontés.
Trois tables rondes portant respectivement sur les maires bâtisseurs, la réhabilitation de l’existant et l’aménagement des zones d’activités, qui ont été organisées par Radio Immo en partenariat avec Envies de ville, et auxquelles ont participé plusieurs maires ainsi que Jean-Luc Porcedo, Directeur Général de Nexity Transformation des Territoires ont permis de pousser la réflexion un cran plus loin. Quelles difficultés ont été mises en lumière ? A quels défis les élus font-ils face ? Quelles solutions peuvent faire la différence ? Découvrez le best of de ces tables rondes.
Les défis identifiés lors du MIPIM 2025
Les débats entre les élus ont fait état de plusieurs problématiques communes et récurrentes qui impactent toujours la vie des administrés et le fonctionnement des communes, sans trouver pour l’instant de réponse. La crise du logement, de par sa gravité, est la première d’entre elles. La question de l’attractivité des villes, synonyme de dynamisme économique, a également animé les discussions, de même que celle de l’aménagement des territoires.
Jean-Luc Porcedo a commencé par rappeler que les maires restaient les locomotives du changement car ils permettaient aux communes d’évoluer « bien plus que les services déconcentrés ou les services de l’État. »
Pour Pascal Thévenot, maire de Vélizy-Villacoublay, le premier défi aujourd’hui n’est pas de faire du mètre carré mais des habitations à vivre, alors que « le logement est devenu une charge car il faut amener du service pour accompagner la qualité de vie ».
Quentin Gesell, maire de Dugny en Seine Saint-Denis, note qu’il faut pouvoir préserver le cadre de vie face à »des obligations de construction et à des contraintes » qui peuvent le dénaturer.
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Les principales difficultés
Pour les élus, le premier problème est la baisse des financements, comme l’a souligné Jean-Luc Porcedo en expliquant que « une des difficultés aujourd’hui, c’est l’équilibre économique des collectivités territoriales, avec des dotations en diminution, avec l’incapacité de lever l’impôt, et donc de porter des projets. »
Renaud Payre, vice-président de la métropole de Lyon, pointe quant à lui « une instabilité de l’État qui fait que les promoteurs, les architectes, et l’ensemble des acteurs du logement se tournent aujourd’hui vers les collectivités territoriales alors que celles-ci ont été coupées de leurs moyens avec la suppression de la taxe d’habitation. »
De son côté, Cyril Meunier, maire de Lattes, vice-président de Montpellier Méditerranée Métropole, déplore que « les maires soient contraints par des normes de plus en plus compliquées, par une succession de lois qui, en matière d’urbanisme, ont rendu les choses quasiment impossibles. »
Les solutions à actionner
Dans un contexte économique aussi compliqué, comment accélérer les projets de transformation urbaine et gagner en attractivité ? Jean-Luc Porcedo estime que « le tourisme, les questions environnementales, la qualité de vie, les infrastructures de transports et les Z.A.E. (Zones d’activité économique) » sont des vecteurs d’attractivité.
Gil Avérous, maire de Châteauroux, a fait le choix d’aménager une nouvelle zone d’activité de 500 hectares labellisée haute qualité environnementale pour faire venir des sociétés sur son territoire : « L’entreprise peut se prévaloir d’avoir une responsabilité sociale et environnementale interne, mais aussi d’être installée sur une zone haute qualité environnementale. »
Pour Alexandra Rosetti, maire de Voisins-le-Bretonneux, « le sujet du logement est relié à celui des entreprises car il faut pouvoir faire venir des familles et les loger à proximité de leur lieu de travail. Pour faciliter les choses, notre service habitat est en lien avec notre service développement économique, ce qui nous permet de connaître les besoins de nos salariés. »
Renaud Payre explique quant à lui que le bien-vivre fait partie des solutions car « à partir du moment où vous avez des gens qui se sentent bien, vous avez des dépenses sociales en baisse. »
Les tables rondes organisées lors du MIPIM 2025 n’ont pas seulement nourri la réflexion urbaine. Elles ont également été un moyen pour les élus d’évaluer les actions entreprises et de partager les bonnes pratiques. C’est incontestablement ce qui fait la pertinence de ce type d’événement.