Quelles pistes pour faciliter le développement local de la logistique urbaine ?
Comment la logistique urbaine peut-elle concilier efficacités économique et écologique au service du développement local ? Un rapport remis au gouvernement en octobre 2021 apporte des pistes de réponse en plaçant les collectivités au centre des débats. Décryptage.
C’est une piste prometteuse. Des aires de livraisons connectées ont été aménagées dans le 4e arrondissement de Paris à titre expérimental pour optimiser la logistique urbaine. Une initiative qui pourrait donner des idées à d’autres collectivités. Le rapport sur la « Logistique urbaine durable » remis en octobre 2021 au gouvernement suggère justement d’organiser le partage des bonnes pratiques entre territoires grâce au GART (Groupement des autorités responsables de transport).
La création d’un poste de référent logistique à l’échelle intercommunale et l’instauration dans les exécutifs intercommunaux d’un portefeuille dédié au sujet figurent également parmi les leviers sur lesquels les acteurs locaux pourraient capitaliser d’après Anne-Marie Idrac (présidente de France Logistique), Anne-Marie Jean (vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg) et Jean-Jacques Bolzan (adjoint au maire de Toulouse). Les trois auteurs du rapport mettent également l’accent sur l’aménagement.
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Tous les échelons territoriaux concernés
Pour sécuriser le foncier dédié à la logistique urbaine, Anne-Marie Idrac, Anne-Marie Jean et Jean-Jacques Bolzan proposent d’étendre la place de cette activité dans les plans de mobilité et de la renforcer au sein des schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET). L’organisation de conférences régionales de la logistique animées par les préfets permettrait selon eux de faciliter l’atteinte du deuxième objectif.
À plus petite échelle et à plus long terme, les collectivités pourraient envisager d’établir des ratios d’espaces logistiques pour tout nouvel établissement commercial dépassant une certaine surface. Une pratique déjà mise en place à Paris et à Nice. Le plan local d’urbanisme de la préfecture des Alpes-Maritimes fixe ainsi des ratios aux bureaux, commerces et hôtels. A titre d’exemple, les établissements de plus de 100 chambres situés dans la zone urbaine dense du centre-ville doivent consacré 1 aire par 120 m2 de surface de plancher à la logistique. Ces hôtels ont également l’obligation de proposer un espace de dépose-minute pouvant accueillir au moins deux voitures ou un car.
D’autres villes pourraient rapidement s’inspirer de ces politiques car une partie des propositions de la mission d’Anne-Marie Idrac, Anne-Marie Jean et Jean-Jacques Bolzan ont été retenues par le gouvernement.
La mobilisation du GART et des préfets de région
À l’occasion du comité interministériel de la logistique organisé le 21 octobre, l’exécutif a missionné le GART pour organiser les réflexions et actions territoriales sur la logistique urbaine. Le groupement sera également chargé de conduire des concertations en vue d’une extension de la dépénalisation du stationnement aux aires de livraison. Objectif affiché de la mesure : en améliorer la gestion et permettre des expérimentations. Les préfets de région devront quant à eux réunir des conférences régionales de la logistique.
L’exploitation des données constituera également un enjeu stratégique. Un groupe de travail d’évolution législative sera notamment mis en place pour rendre obligatoire la numérisation des arrêtés de circulation et la transmission de données statiques sur les aires de livraison par les collectivités.
Visuel : ©Shutterstock / David Fuentes Prieto