À quoi sert la ville intelligente ?
Au-delà d’une vision conceptuelle et futuriste, la ville intelligente permet (aussi) d’offrir des solutions urbaines très concrètes. Ainsi, grâce à elle, de plus en plus de collectivités bénéficient de services non négligeables en termes d’économie d’énergie, de sécurité, ou encore de rationalisation du service public.
À l’aide du CIM (city information modeling), un outil de planification qui permet de modéliser des projets urbains dans leur ensemble grâce à l’intégration de l’ensemble des données dont disposent les collectivités, la ville intelligente développe des services qui répondent à des besoins très concrets. Voici quatre exemples non exhaustifs.
Rationaliser la dépense publique
Rendre une ville intelligente est, certes, un investissement, mais qui permet in fine de réduire les dépenses des collectivités. Le suivi en temps réel des consommations énergétiques à l’échelle d’une ville permet d’agir immédiatement. En coupant le chauffage d’une salle municipale non occupée, en arrosant les jardins municipaux uniquement lorsque c’est nécessaire ou en automatisant la fermeture des volets en plein été, les factures s’allègent et permettent de réaliser des économies substantielles (jusqu’à 40%). La gestion automatisée de certains services publics est également une source d’économie de plus en plus prisée.
Permettre une gestion verte de l’énergie
Grâce aux big datas, les réseaux électriques intelligents (smart grid) répartissent les flux d’énergie à l’aide des données anonymisées des habitants. Cette rationalisation énergétique permet d’optimiser les rendements. Elle contribue à trouver l’adéquation entre production, distribution et consommation afin d’éviter tout gaspillage. Grâce à cet équilibre, la ville devient plus performante et peut enfin atteindre ses objectifs de sobriété énergétique. Une gestion efficace de l’énergie permet également d’améliorer le confort de vie des usagers de la ville qui bénéficient d’un éclairage adapté en fonction de l’heure ou de la bonne température dans les bâtiments publics.
Mieux prévenir les risques naturels
Coulées de boue, inondations, les villes ne sont pas épargnées par les catastrophes naturelles. Au contraire, le développement urbain est bien souvent synonyme d’augmentation des risques. L’artificialisation et l’imperméabilisation des sols multiplient les risques de ruissellement et empêchent l’infiltration des eaux en cas de pluie et accentuent le phénomène d’îlot de chaleur urbain. Grâce à des outils numériques comme des capteurs et des caméras, il est possible de modéliser les risques de crue par exemple. Les collectivités peuvent savoir avec finesse quelles seront les zones inondées et améliorer les ouvrages de protection. La ville intelligente est la clé de l’amélioration de la gestion des risques : elle permet de mieux protéger ses habitants mais aussi ses biens et ses activités économiques.
Fluidifier les déplacements
Les embouteillages sont souvent vécus comme un fléau pour (par ?) les citadins. L’amélioration de la mobilité est donc au cœur des projets de smart city. À l’aide des caméras et de la data, il est possible de réguler le trafic en ville. Ainsi, les feux de signalisation peuvent s’allonger en cas d’affluence dans une même direction. En indiquant aux automobilistes l’emplacement des places de stationnement, il est également possible de limiter la congestion des rues causée par les voitures à la recherche d’une place libre. Enfin, l’ajustement de la vitesse de circulation sur les grands axes grâce à des panneaux connectés permet d’éviter les bouchons et les carambolages.
Qu’en attendent les acteurs publics et les citoyens ?
Si le concept de smart city semble avoir bonne presse auprès des collectivités, seules 15% d’entre-elles ont engagé des projets concrets en ce sens, selon une étude menée par IDC France et Syntec numérique. L’éventail infini des possibilités de services à développer par ce biais peut expliquer ce décalage. Chaque territoire ayant ses propres particularités et orientations, les communes ont besoin d’être accompagnées via un service sur mesure qui permette de comprendre leurs besoins spécifiques et priorités. Pour ce faire, la plateforme Cimcity.org a lancé une consultation qui se clôturera octobre 2020 afin de mieux comprendre les attentes des citoyens et des acteurs publics, et, demain, pouvoir construire avec eux des solutions pour leurs territoires. Les tendances seront à confirmer lors de la clôture, mais l’enquête révèle déjà de grandes tendances. Ainsi, pour les citoyens et acteurs privés tout comme pour les collectivités, il est nécessaire de faire appel à la ville intelligente en priorité pour répondre aux problématiques touchant à l’aménagement des territoires et à l’habitat. Le transport est ensuite le secteur prioritaire pour les acteurs privés et citoyens, puis l’environnement. Les acteurs publics, eux, placent sur le podium l’environnement, puis la santé et l’action sociale.
Nexity, la Banque des Territoires et le Groupe La Poste ont engagé une réflexion autour des enjeux digitaux et de la ville de demain auprès des élus et des habitants. Cette démarche a vu ses résultats dévoilés à l’occasion du séminaire « La ville de demain au service du bien commun », en ligne ici .