Publié le 16.06.22 - Temps de lecture : 2 minutes

Logement et télétravail : quelles solutions pour les « urbains à temps partiel » ?

La démocratisation du télétravail a tracé en moins de deux ans de nouvelles manières d’organiser sa vie professionnelle, qui poussent les entreprises à repenser en profondeur l’utilisation de leurs locaux pour rester attractives aux yeux de leurs actuels et futurs collaborateurs exerçant à distance. Le logement temporaire de ces salariés dans les grandes villes comme Paris, et les bonnes pratiques en la matière, pourraient vite s’ériger comme un enjeu incontournable. Alors, comment loger les télétravailleurs ?

Antoine Maitre et Martin Jaubert, de l’agence Majma Architectes, ont consacré une étude à l’avenir du logement dans la capitale pour les « urbains à temps partiel », et dont les grandes lignes ont été présentées au Pavillon de l’Arsenal le vendredi 3 juin. Cette étude baptisée « Part-Time » et réalisée en partenariat avec IDHEAL et le Lab Cheuvreux brosse un éventail de solutions urbaines et architecturales répondant à ce nouveau fait de société.

Il s’agit tout d’abord d’une réflexion sur la question du « logement pour les personnes venant travailler deux à trois jours par semaine à Paris, expliquent les deux architectes. Le projet a été pensé pendant la pandémie de Covid-19, et s’appuie sur la possibilité de télétravailler. Elle offre une nouvelle organisation du temps et une nouvelle géographie qui s’inscrit dans la durée, pour proposer une occupation adaptée et abordable d’un logement. L’étude Part-time est donc une nouvelle offre de logement basée sur le partage du temps de son occupation ».


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Loger les télétravailleurs, la nouvelle norme ?

C’est un fait : de nombreuses entreprises peinent à faire revenir les employés au bureau chaque semaine, mais surtout, les employeurs ont du mal à réemployer les personnes dans les mêmes conditions qu’avant le Covid. Un point de bascule confirmé par plusieurs chiffres clés issus des statistiques de l’INSEE : trois ans avant le confinement, 5,5% des salariés télétravaillaient, contre 26% en janvier 2022. Une réalité de plus en plus observable et palpable dans des villes comme Paris, où, d’après cette étude, la moitié des emplois peuvent se faire en télétravail. L’idée de « Part-Time » est ainsi d’anticiper cette évolution profonde et ses conséquences sur la manière d’habiter.

Et pour être en parfaite cohérence avec son sujet, l’étude qui a valu à l’agence son titre de lauréate du concours FAIRE a été réalisée entièrement à distance, en télétravail.

Prix, stabilité, emplacement, et sentiment d’être chez soi

Conclusion : il s’agirait désormais d’optimiser l’occupation d’un logement grâce au concept des regroupements. En rassemblant les travailleurs selon leurs besoins, il est possible d’atteindre « une occupation maximale du logement sans interaction avec les autres qui permet de se sentir chez soi, chacun son tour. Cette méthode permet de loger une personne différente par jour, et la diversité des besoins des travailleurs permet de jongler avec les emplois du temps », explique Majma Architectes.

Que les salariés en question aient plutôt tendance à choisir un Airbnb, un hôtel, un hébergement chez des amis, ou bien à louer un pied-à-terre, l’idée consiste à regrouper ces habitants dispersés dans différents lieux au sein d’un même logement qui répond aux mêmes besoins : prix, stabilité, emplacement, et sentiment d’être chez soi.

Une gestion du logement par le temps d’occupation permettrait notamment d’offrir des prix très attractifs en divisant le prix du loyer par le nombre de nuitées, tout en respectant l’encadrement des loyers en vigueur.

« Il ne s’agit absolument pas de proposer une nouvelle offre Airbnb ou une autre utilisation commerciale du logement, mais bien d’en permettre une utilisation agile. Cette optimisation de l’occupation permettrait de libérer des logements occupés à temps partiel pour les re-proposer sur le marché locatif. S’il peut encore sembler compliqué pour la Ville ou l’État d’agir directement sur cette ressource qui est occupée librement par ses propriétaires ou ses locataires, on peut penser que ce gisement pourrait être optimisé avec une solution d’occupation comme celle-ci. L’objectif est clair : proposer une solution de logement légale et abordable », à destination de ces travailleurs du monde d’après, conclue Majma Architectes.

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