La crise du logement en 6 chiffres
Tout le monde s’accorde sur le constat : l’immobilier est en crise.
Les taux d’intérêt et les coûts de construction décollent, les Français n’ont plus les moyens d’acheter et ne trouvent plus à se louer, la construction s’effondre.
Au point que de nombreux acteurs du secteur, à l’image de la PDG de Nexity Véronique Bédague, alertent sur une crise non seulement de l’immobilier mais aussi du logement. Une crise du logement profonde et qui, sans action rapide des pouvoirs publics, pourrait s’avérer durable et aggraver les risques sociaux associés.
Retour sur la crise en 6 chiffres clés, pour mieux comprendre.
BESOINS – 518 000
C’est le nombre de logements qu’il faudrait construire ou remettre sur le marché chaque année entre 2024 et 2040, selon une étude réalisée par le cabinet HTC pour le compte de l’Union sociale pour l’habitat (USH). Parmi eux, 198 000 devraient être des logements sociaux.
RÉALITÉS – 319 500
À fin août 2023, c’est le nombre de logements mis en chantier sur 12 mois, en baisse de 16,1% par rapport aux douze mois précédents. Du côté des chiffres des logements autorisés (les futures mises en chantier), ça n’est guère mieux : 379 900 nouveaux logements ont été autorisés et la baisse est là encore plus forte, égale à 27,9% sur la même période.
EMPLOIS MENACÉS – 135 000
C’est le nombre d’emplois qui pourraient être détruits d’ici 2025 à cause des hausses de taux d’intérêts et des coûts de construction d’après Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment. Un mouvement qui touchera principalement des TPE-PME au cœur des territoires.
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EN ATTENTE – 2 420 000
C’est pourtant le nombre de candidats dans l’attente d’un logement social en France, à fin 2022. Un chiffre sans précédent. On estime le délai d’attente moyen pour l’obtention d’un logement HLM entre 2 et 4 ans, avec des pics à près de 10 ans sur certaines communes.
EN RISQUE SANITAIRE – 18%
des Français de plus de 18 ans habitent un logement pouvant être considéré comme insalubre. Sur des données harmonisées au niveau européen, notre pays pointe à la 11e place en matière de « privation sévère liée au logement » pour sa population1.
MAL LOGÉS – 4 100 000
C’est, selon le dernier rapport de la Fondation Abbé-Pierre, le nombre de personnes mal logées en France à fin 2022. Et l’on compte 330.000 personnes sans domicile fixe, soit 10 % de plus en un an et deux fois plus en 10 ans.
1. Selon un rapport de 2023 sur la lutte contre le sans-abrisme et l’habitat indigne publié par la Fondation Abbé Pierre et la Fédération européenne des organisations nationales travaillant avec les sans-abri.