Que signifie « habiter mieux » ?
4 000 Français interrogés pour l’Observatoire de l’habitat 2023
Face à un contexte économique difficile et des enjeux environnementaux de plus en plus pressants, la performance énergétique du logement est désormais une donnée essentielle pour les Français. C’est ce que révèle la troisième édition de l’Observatoire de l’habitat réalisée par l’ObSoCo, société d’études et de conseil, pour Nexity.
Et vous, quel rapport entretenez-vous avec votre logement ? Depuis 2018, l’Observatoire de l’habitat décrypte notre relation à notre chez soi. Après une première édition en 2018, suivie d’une seconde post-Covid en 2020, l’ObSoCo (Observatoire Société & Consommation) dévoile la troisième vague de cette grande étude. Premier constat : en 2023, les Français restent majoritairement satisfaits de leur logement. 64 % d’entre eux se disent en effet satisfaits, dont 20 % très satisfaits. Un pourcentage à nuancer cependant puisque ce chiffre est en baisse (- 8 points par rapport aux deux vagues précédentes), et que le nombre des personnes se déclarant très insatisfaites est en hausse (+ 6 points).
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Au cœur des mécontentements, des critères relatifs à l’énergie. Le confort thermique (29 % de très insatisfaits) et la performance énergétique du logement (seuls 42 % de Français satisfaits) arrivent en tête des plus grandes insatisfactions avec la luminosité. Près de deux-tiers des Français estiment par exemple que leur logement manque d’équipements pour produire leur propre énergie. De même, la mauvaise performance énergétique arrive en tête des mécontentements relevés par les Français dans leur logement. « L’autonomie énergétique est l’enseignement de cette édition, elle revient à la fois dans les éléments d’insatisfaction, mais elle traverse aussi les éléments de satisfaction, explique Agnès Crozet, directrice associée au sein de l’ObSoCo. Avec l’autonomie énergétique, on est en réalité à la croisée de deux préoccupations majeures des Français : le souhait de baisser sa facture énergétique mais aussi celui de réduire l’empreinte environnementale de sa consommation » poursuit-elle.
18 % des Français se disent prêts à effectuer des travaux de rénovation énergétique dans les deux ans.
La quête de l’autonomie énergétique
Cette nouvelle édition de l’Observatoire de l’habitat est assez logiquement fortement marquée par le contexte économique, énergétique et par l’inflation. Au total, près d’un tiers des Français (32 %) rencontre des difficultés à payer leur loyer, leur électricité, leur chauffage ou encore leur emprunt immobilier. Mesure verte par excellence, la performance énergétique est perçue comme la possibilité de faire de véritables économies. Elle est même devenue le premier critère de choix d’un logement, hors prix et localisation (ces items ont été exclus de la liste des critères). « Lors du premier Observatoire de l’habitat en 2018, la connectivité était le critère phare, la maison intelligente, les assistants vocaux, etc. Aujourd’hui, nous sommes revenus aux fondamentaux du logement » résume Aurélie Lemoine, directrice marketing stratégique et études chez Nexity. Rien d’étonnant non plus que la perspective de bénéficier d’un logement plus économe en énergie contribue, pour 85 % des personnes interrogées, à la volonté de vivre ailleurs. Autre aspiration connexe, l’autonomie énergétique. Plus de sept Français sur 10 souhaiteraient ainsi que leur logement soit autonome. Pour la majorité d’entre eux, l’objectif est simple, réaliser des économies et baisser sa facture énergétique. En outre, près de la moitié des propriétaires se dit prête à envisager des travaux de rénovation énergétique (isolation, changement du système de chauffage, etc.) afin de réduire leur facture, 18 % envisagent même de le faire dans les deux ans. Un souhait de faire des économies qui explique peut-être la bonne connaissance des Français sur les aides de l’État et des collectivités pour financer ses travaux (91 %). Les entreprises s’y mettent également : « en tant que premier opérateur global d’immobilier opérant des activités de syndic, Nexity a son rôle à jouer. Nous avons mis en place des offres d’accompagnement à la rénovation énergétique, nous sommes le leader de la rénovation énergétique des copropriétés et nous essayons de plus en plus d’accompagner les particuliers dans la rénovation énergétique de leurs logements, de les guider dans cet univers complexe » détaille Aurélie Lemoine.
Des besoins pas totalement assouvis
Face au réchauffement climatique, 72 % des personnes interrogées estiment que la situation est alarmante et très préoccupante. L’aspiration à la performance énergétique n’est donc pas que financière, elle est aussi écologique. « De la transition environnementale, on arrive aujourd’hui à une transition éconologique* de l’habitat. Avec elle, les aspirations économique et écologique convergent vers un seul et même but, avoir un habitat plus respectueux de l’environnement » constate Agnès Crozet. Un constat que partage Aurélie Lemoine « c’est prégnant depuis longtemps mais aujourd’hui, nous sentons que nous sommes à un moment charnière où les intérêts individuels et collectifs convergent » analyse-t-elle. Six Français sur 10 considèrent par exemple qu’il est important de vivre dans un habitat qui s’efforce par sa construction et ses aménagements de réduire au maximum l’impact sur l’environnement. Par ailleurs, dans ce contexte, le logement neuf représente un intérêt toujours plus fort dans la mesure où ses attributs répondent aux aspirations des acheteurs sur les critères environnementaux, de consommation énergétique, de construction et également de prix.
À la question « que signifie pour vous habiter mieux ? », 15 % des personnes interrogées mentionnent un habitat écologique, respectueux de l’environnement et 7 % font référence à̀ un habitat économe, qui permette d’optimiser sa consommation (énergie, déchets, etc.). « Moins de gadgets, plus de durable, de naturalité, de modernisme, voilà ce que réclament les Français. Aujourd’hui, ils sont satisfaits de leurs logements mais ils ont des besoins qui ne sont pas totalement assouvis. À nous de continuer à penser des projets d’ores et déjà adaptés aux conditions de demain, qui correspondent au standard et aux exigences environnementales des Français pour des raisons soit économiques, soit climatiques » conclut Aurélie Lemoine.
* L’éconologie est le néologisme issu de la contraction des termes écologie et économie et désigne un ensemble d’activités à la fois rentables économiquement et soucieuses de l’environnement.