Village des athlètes : dernier étage de l’immeuble de bureau R+7 des Belvédères
Publié le 06.07.23 - Temps de lecture : 3 minutes

Le bois sur la première marche du podium du village des athlètes en 2024

Le secteur E du Village des athlètes est en cours de construction à Saint-Ouen aux portes de Paris. Un chantier qui fait la part belle au bois. Un matériau noble, écologique mais complexe à travailler. À un peu plus d’un an des jeux, le chantier avance et surtout est dans les temps. Un pari tenu rendant le bois premier médaillé des jeux de 2024.

Aux portes de Paris, la construction du Village des athlètes se termine, à cheval sur trois communes : Saint-Ouen, Saint-Denis et l’Île-Saint-Denis. Dans un peu plus d’un an, il accueillera les athlètes du monde entier avant de se transformer, en septembre 2025, en quartier composé de logements, de bureaux, de commerces mais aussi de jardins. Le groupement Nexity, Eiffage Immobilier, CDC Habitat avec le groupe Groupama et EDF a pour mission l’aménagement du secteur E du village des athlètes : Les Belvédères. Une programmation mixte avec plus de 58 000 m2 de surface de plancher répartis sur 19 immeubles avec un langage commun, le bois que l’on retrouve dans chaque bâtiment à l’exception des immeubles R+10 dont la structure est composée à 100% de béton bas-carbone*.

Village des athlètes : un logement des Belvédères qui accueillera dans un peu plus d’un an les athlètes.

Village des athlètes : un logement des Belvédères qui accueillera dans un peu plus d’un an les athlètes.

Le bois omniprésent aux Belvédères

« Utiliser le bois français à cette échelle, c’est du jamais vu, c’est un défi de chaque jour pour les femmes et les hommes qui réalisent ce projet » explique Philippe Plaza, directeur général d’Eiffage Immobilier lors d’une visite organisée par le groupement mi-juin sur le chantier des Belvédères. En charge de la construction du futur quartier, le groupe a fait le choix de recourir le plus possible à la préfabrication et à la standardisation des structures. Objectif, respecter les délais serrés. Il utilise également un mode constructif économe mixant bois et béton carbone. Une mixité permettant de réduire de 50% l’empreinte carbone du projet par rapport aux Jeux de Londres. Le bois se retrouve d’abord dans la structure poteaux-poutres présente dans chaque bâtiment. Le principe est de bouger les éléments non porteurs pour passer du village des athlètes à un quartier familial. Les 527 logements sont sur-cloisonnés pour créer, par exemple, deux chambres dans ce qui deviendra un salon, et une autre dans la future cuisine en prévoyant également 1 salle de bains pour 4 athlètes.

En phase héritage, ces logements seront transformés en appartement classique en seulement onze mois de travaux. « Cette réversibilité a été anticipée et rendue possible grâce à une innovation administrative exceptionnelle créée pour l’évènement, le permis à double état. Ce permis unique traite les deux états successifs des ouvrages en autorisant un état provisoire et un état définitif du bâtiment » explique Jean-Luc Porcedo, Président du pôle Transformation des territoires de Nexity.

Les ouvrages bas de 5 à 6 étages sont des constructions qui mêlent donc du béton avec des poteaux ou poutres en bois visible, doublés de façades porteuses en mur ossature bois. Des façades en bois que l’on retrouve également dans les bâtiments de plus de 7 étages. Le bois est également présent dans les planchers des bureaux mais aussi des logements qui sont en structure mixte bois/béton bas carbone. Un bois qui composera par ailleurs dans quelques mois, le parquet du terrain de basket du gymnase panoramique situé au dernier étage de l’immeuble de bureaux.


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Le bois, un matériau noble mais complexe à travailler

« Nous avons dû faire évoluer la réglementation pour faire valider nos façades » explique Laurent Blanc, directeur opérationnel Eiffage Immobilier. « L’utilisation du bois nous a conduit à déposer quatre ATEx (Appréciation Technique d’Expérimentation) pour la conception de façade bois dont 3 ATEx murs ossature bois pour les logements contenant pour partie de l’isolant bio-sourcé et 1 ATEx façade ossature bois sur le bâtiment de bureau » poursuit-il. Outre ces enjeux, le groupement a également dû faire avec les contraintes classiques du bois. Le sourcing d’abord : « 80% du bois structurel du projet est issu des forêts françaises » rappelle Éric Donnet, directeur général de Groupama Immobilier (gestionnaire de près de 20 000 hectares de forêts en France). Un outil de traçabilité a par ailleurs été mis en place pour certifier l’origine des bois utilisés. La sécurité incendie ensuite : pour l’étude et pose des structures mixte bois/béton, le groupe Eiffage a par exemple travaillé en partenariat avec Vicat. Objectif, respecter le règlement de sécurité incendie et les préconisations France Bois 2024, le tout en augmentant la quantité de bois visible. « C’est très rare d’avoir autant de bois visible dans des immeubles » rappelle Elodie Benoît, directrice des grands projets chez Nexity lors de la visite. Enfin, autre contrainte du bois, l’acoustique. Afin de diminuer le bruit, le groupement a choisi d’installer du plancher mixte bois/béton dans les logements mais aussi dans les bureaux.

Pour autant et malgré des délais serrés, « nous sommes dans les temps » rappelle Jean-Luc Porcedo. « Nous avons dû faire face au Covid, à la guerre en Ukraine, aux problèmes d’approvisionnement de matières premières et pourtant nous y arrivons » ajoute Elodie Benoit. « Entre course de vitesse et course de fond, vous avez devant vous les premiers champions des jeux parce que nous serons médaillés d’or pour le travail effectué » assure Jean-Luc Porcedo.

* Le béton est ici utilisé pour éviter la mise en œuvre de poteaux bois de trop grandes dimensions.

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