Les trois astuces de Villefranche-sur-Saône pour dynamiser son centre-ville

La capitale du Beaujolais n’a pas que ses vins à mettre à l’honneur. En effet, Villefranche-sur-Saône a le centre-ville de ville moyenne le plus dynamique de France d’après une étude réalisée entre mars 2020 et janvier 2021 par Villes de France avec la startup Mytraffic. Densité, diversité fonctionnelle et politique d’attractivité touristique ont permis à la ville de comptabiliser plus de 2,5 millions de passages piétons en moyenne depuis mars 2020.

Une première place sur le podium qui avait réjoui le maire de la ville de 36.000 habitants, Thomas Ravier, pour qui « l’attractivité, c’est avant tout le talent des commerçants » et « cette première place une reconnaissance de leur travail ». Ce dernier est à la tête de la ville de Villefranche-sur-Saône depuis 2014 et avait été réélu dès le premier tour avec 66,5% de voix, une forme de récompense de la part des citoyens pour le dynamisme retrouvé de la ville et l’efficacité des politiques mises en place lors de son premier mandat. La ville a notamment la volonté non-dissimulée de promouvoir son hyper-centre en opposition à la tendance observée depuis plus de cinq décennies dans les villes moyennes de délitement de la concentration des activités en centre-ville avec l’émergence des zones commerciales en périphérie, des zones pavillonnaires par grappes et des zones d’activité économiques par pôles.

« Ce qui fait le succès du centre-ville, c’est sa densité »

Pour Thomas Ravier, il n’y a aucun doute : la densité est le levier numéro un pour redynamiser le centre-ville. En réduisant les temps de déplacement à pied ou à vélo et en concentrant les commerces et les activités pour offrir une promenade aux habitants comme aux visiteurs, la Ville a misé sur la concentration des efforts sur la rue principale et les quelques sites remarquables de la ville. « On fait partie des villes avec une population importante, et une superficie assez petite » confie le Maire. C’est pourquoi la Ville mène des opérations massives de construction de logements sur plusieurs étages en centre-ville, environ 650 en construction, afin d’y recréer des flux et d’attirer de nouveaux habitants en quête d’un cadre de vie agréable.

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Miser sur la diversité des activités

Aider les commerces existants, en attirer de nouveaux… Deux objectifs partagés par la plupart des villes mais le résultat n’est pas atteint sans effort. La municipalité a multiplié les initiatives pour encourager l’implantation dans le centre. Une convention a notamment été signée avec la région Auvergne-Rhône-Alpes pour apporter des subventions aux commerces de proximité et apporter des aides directes à l’investissement (jusqu’à 30 % des travaux) pour la création ou l’extension de commerces. En outre, la municipalité favorise les regroupements professionnels des activités médicales pour les encourager à s’installer ou se maintenir dans le centre et soutient la construction d’infrastructures de divertissement comme le multiplex de cinéma ouvert en 2017. « Nous cherchons une complémentarité de commerces. Récemment, nous avons permis à une droguerie de s’installer en acquérant des locaux qu’on leur loue à des prix attractifs » explique Thomas Ravier, qui souligne par ailleurs que la majorité des commerçants sont des indépendants.

Obtenir les labels pour faire rayonner le patrimoine local

Le fleuve, les vignes, le centre-ville historique, autant d’atouts sur lesquels la ville peut compter. En accord avec la région, la Ville a mené une politique de labellisation, pour attirer davantage de visiteurs : label « pays d’art et d’histoire » décerné par le ministère de la culture en 2019, ou encore le label « géo parc UNESCO » obtenu pour la région du Beaujolais, en 2018. Mais ces labels se méritent et la municipalité met un point d’honneur à les entretenir par des plans de valorisation du patrimoine historique, de rénovation des fresques murales, d’embellissement des façades des immeubles du centre et d’animation des places de la ville. La cité Calade a tout pour plaire, et s’il y avait encore un doute, oui le centre-ville est une question… centrale !