Publié le 09.10.17 - Temps de lecture : 3 minutes

Les JO 2024 : un tremplin d’innovations pour la région Île-de-France ?

Nous y sommes, place désormais à la préparation. Le CIO (Comité international olympique) a décidé de faire officiellement de Paris, qui avait placé l’innovation et la smart city au coeur de sa candidature, la ville hôte des Jeux Olympiques 2024. Une opportunité toute entière pour la région Ile-de-France dont le développement dans les transports, la transition écologique ou encore la gestion des flux humains, vont s’accélérer.

« La candidature Paris 2024 a fait de l’innovation un marqueur de son projet » déclarait Tony Estanguet, co-président de la candidature parisienne à l’occasion de la dernière édition du salon VivaTechnology. Le CIO n’avait imposé aucune contrainte à ce sujet mais ce pourrait être un des points qui a permis à la ville lumière de s’imposer. Paris et la région Ile-de-France comptent en effet mettre en place des solutions intelligentes, innovantes et durables pour parer aux défis posés par l’organisation d’un tel événement – en inscrivant cette transformation dans une stratégie de développement à long terme.

L’urbanisme intelligent en héritage pour les Franciliens

Des coûts de développement maîtrisés et une accessibilité à toute épreuve : une condition imposée par le cahier des charges à laquelle la candidature parisienne est parvenue à se plier. En effet, 95% des sites nécessaires aux épreuves sont déjà existants – ou temporaires : tir à l’arc aux Invalides, beach-volley au Champs de Mars, équitation au château de Versailles par exemple. Seuls le village olympique et paralympique, la piscine olympique ainsi que le village des médias seront créés tout spécialement pour l’événement. Et, comme c’était déjà le cas pour les JO de Londres : les équipements des JO de Paris se verront offrir une seconde vie après l’événement.

Après avoir hébergés les athlètes du village, les 3 100 logements neufs – qui seront tous à énergie non polluante – se transformeront en logements à loyers abordables. Situés en Seine-Saint-Denis, ces logements devront être éco-responsables avec une empreinte sociétale forte. Ils se poseront dès le départ comme un héritage au service des Franciliens avec l’ambition de devenir un laboratoire d’innovations durables et d’aménagements intelligents. Cette démarche d’urbanisme intelligent est déjà bien engagée en Ile-de-France avec le lancement par le Conseil Régional du dispositif « 100 Quartiers innovants et écologiques », destiné à accompagner les collectivités franciliennes dans des projets d’aménagement ambitieux.

Un coup d’accélérateur pour les transports en commun

C’est là le défi le plus important des JO en Île-de-France, et l’héritage concret dont la région pourrait le plus bénéficier par la suite : un réseau de transports plus performant et plus durable. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? A ce jour, le réseau des transports en commun de la région est parfois inadapté par rapport aux flux de passagers. En 2015, on y a recensé plus d’un milliard de voyages et les Franciliens auraient perdu en moyenne 90 heures par an dans les embouteillages. Pour autant, Paris serait la ville du monde la mieux desservie en transports en commun d’après une étude de l’Institute for Transportation and Development Policy (ITDP). Un argument qui a aussi pu peser en la faveur de la capitale, sans oublier les ambitions de la région avec le projet du Grand Paris Express.

100 % des spectateurs disposeront d’une solution en transports en commun pour se rendre sur chacun des sites de compétition”

Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région Ile-de-France

Si l’on se fie aux projections réalisées et si les développements prévus aboutissent, la zone JO dite du Grand Paris sera capable d’absorber 130 000 voyageurs par heure, la zone La Défense 140 000 voyageurs à l’heure et celle de Versailles / Saint Quentin pourrait transporter 45 000 voyageurs à l’heure.

Cette « révolution des transports » promet plus de 700 nouvelles rames de trains et RER, neuves ou rénovées et l’accélération du projet de Grand Paris Express, avec également de nouvelles lignes et des lignes existantes prolongées.

De son côté, le « Grand Paris des bus » sera lancé, ce qui signifie que 100% des bus seront propres et que 1 000 bus supplémentaires seront mis en circulation avec plusieurs dizaines de nouvelles lignes. En plus d’être promise à un avenir plus performant et plus durable, la mobilité en région Ile-de-France sera connectée avec l’ensemble des lignes couvertes par le Wifi et la 4G et le lancement du Smart Navigo : un titre de transport permettant de régler divers autres services hôteliers, culturels et de billetterie.

Enfin, la bicyclette devrait avoir toute sa place en 2024, la municipalité assurant qu’il y aura un doublement des pistes cyclables d’ici 2020, afin que 70 % des spectateurs soient à moins de 30 minutes à vélo des sites olympiques parisiens.

Une vitrine ambitieuse pour la French Tech

Paris 2024 & les startups, c’est déjà – presque – une longue histoire ! Le comité de candidature avait lancé en 2016 l’appel à projets “Smart Paris 2024”. Les startups ont pu proposer des innovations dans cinq domaines : smart city, smart event, smart experience, smart mobility et smart sport. Au total, plus de 200 dossiers avaient été déposés et huit ont été récompensés. Parmi les lauréats, la startup Navya, qui va développer des navettes autonomes électriques spécifiquement pour les JO. L’idée serait de faire évoluer leurs navettes vers un modèle hybride entre taxi et transport collectif.

Autre innovation très remarquée : celle de la société Placemeter, qui propose un outil d’optimisation de l’espace public. Après avoir enregistré le trafic sur une zone géographique précise et en différenciant voitures, vélos, motos, piétons et camions, le logiciel est capable d’estimer et d’anticiper les flux de personnes et de véhicules en ce point précis, en fonction d’un événement et d’une fréquentation donnés. En mars 2017, le hacking de l’Hôtel de Ville avait lui aussi permis à des startups de proposer leurs projets et tout laisse à penser que ce type d’initiative va perdurer jusqu’à l’événement puis au delà.

Comment les JO de Paris 2024 seront-ils une vitrine pour l’innovation de la French Tech ? De quelles manières les processus d’open innovation vont se multiplier d’ici là pour faire émerger des projets concrets et durables ? Ces questions seront prochainement dans les mains du Cojo (Comités d’organisation des jeux olympiques), qui sera formé en février prochain.

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