Les halles gourmandes, nouvelles locomotives de l’attractivité des villes

Si le concept était encore assez méconnu il y a quelques années, les halles gourmandes se multiplient désormais dans toute la France. Plus que des espaces de restauration, elles sont de véritables moteurs de l’attractivité des villes.

En moins de 10 ans, le nombre de halles gourmandes a été multiplié par 10 en France. Le concept est simple : une multitude de stands de produits et cuisines du monde avec un espace de dégustation commun. Ce modèle mixte, entre marché et restaurant, séduit aussi bien les clients, à la recherche de produits de qualité et de lieux branchés, que les villes, qui voient dans les halles un nouveau moteur de leur attractivité.

Un phénomène gourmand qui touche toute la France

Partons à Léguevin, à 15 km à l’ouest de Toulouse en direction d’Auch. Ici, les halles regroupent un marché couvert permanent avec des artisans, des commerçants et des producteurs, ainsi qu’un restaurant de 80 places. Depuis l’ouverture, en septembre 2024, le lieu ne désemplit pas. Clé du succès : dans cette halle 100 % alimentaire, on ne trouve que des produits issus du terroir local, à des prix accessibles.

Toujours du côté de la Ville rose, les Halles de la Cartoucherie se sont imposées en quelques mois comme le nouveau lieu à la mode de Toulouse, en devenant le pôle d’attractivité d’un quartier en pleine expansion. Les 23 stands de restauration regroupent à la fois des cuisines du monde et des produits régionaux. On y trouve également un marché et des activités sportives, contribuant à faire des halles une des nouvelles centralités de l’Ouest toulousain.

Dans les métropoles, les banlieues, les villes moyennes… Les projets se multiplient partout en France. Les halles ne sont pas l’apanage des grandes villes, loin de là. À titre d’exemple, une halle gourmande avec des étals, un restaurant et un café ouvrira ses portes au printemps 2025 à Laval, en Pays de Loire.

Dans le centre de la France, en périphérie de Clermont-Ferrand, les Halles du Brézet sont victimes de leur succès. L’affluence est telle… qu’une deuxième halle va être ouverte, à seulement quelques kilomètres de là. Plus au sud, à Montpellier, ce sont pas moins de 4 halles gourmandes qui ont vu le jour ces 4 dernières années.

Si certaines halles ne sont « que » gourmandes, d’autres, au contraire, sont de véritables lieux hybrides, mêlant gastronomie, loisirs et culture. En région parisienne, à Saint-Ouen, la Communale est le parfait exemple de ce type de lieu d’un nouveau genre. Ouverte en janvier 2024, la halle de 7 500 m² – ni plus ni moins que la plus grande halle gourmande d’Europe – propose aussi bien un marché, avec 10 étals de produits frais, que 8 kiosques gourmands pour déguster de la cuisine locale et internationale, des bars où l’on peut déguster une bière brassée sur place, mais aussi une cuisine partagée, une salle de spectacle ou encore une offre multimédia (avec notamment un studio de production et une radio en ligne). Un rayonnement dont profite tout le quartier, au dynamisme retrouvé, notamment depuis l’arrivée de l’extension de la ligne 14 du métro parisien.

Les halles comme outil de revitalisation urbaine

Pour les villes, c’est d’ailleurs le principal atout de ces halles : elles participent fortement à l’attractivité des quartiers dans lesquels elles s’implantent. Elles permettent d’attirer un public varié : des familles venues partager un repas, des amis qui prennent un verre après une journée de travail, un couple de jeunes actifs venus acheter des produits frais… Les halles sont un lieu où l’on se retrouve et où chacun peut trouver son bonheur, tout au long de la journée ou de la soirée ; elles renouent avec une des fonctionnalités premières des villes, construites autour des places de marché. Ainsi, à Saint-Ouen, la Communale est devenue le nouveau marqueur du récent quartier des Docks.

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Allier lieux branchés et conservation du patrimoine

Souvent construites sur des sites chargés d’histoire devenus vétustes et inutilisés, les halles permettent également de restituer un patrimoine et un espace de la ville aux habitants. Ainsi, la Communale, à Saint-Ouen, est une ancienne halle Alstom. Construite en 1924, elle est le dernier symbole de l’héritage industriel et ouvrier du quartier. Sa rénovation respecte l’histoire du bâtiment, tout en y intégrant modernité et durabilité, grâce à l’utilisation de matériaux recyclés. De même, les Halles de la Cartoucherie, à Toulouse, sont un héritage des ateliers militaires qui occupaient l’ensemble du quartier. En réhabilitant ces lieux, les halles leur offrent une seconde vie. La recette idéale pour combiner attractivité et conservation du patrimoine local.