Récupération de l’eau de pluie: dans cette ville, tous les habitants s’y mettent

À Chamalières, dans le Puy-de-Dôme, les habitants participent à la récupération de l’eau de pluie. Grâce à l’opération « Cham’eau », lancée en 2021, les habitants intéressés peuvent acquérir un récupérateur d’eau de pluie à moitié prix, la différence étant réglée par la municipalité. Une politique symbolique de la gestion de l’eau exemplaire de la ville.

« Le but de l’initiative était vraiment d’anticiper l’avenir, de préparer la population à la nécessité d’économiser la ressource en eau », rappelle Marie David, conseillère municipale de Chamalières déléguée aux espaces naturels, au développement durable et aux jardins familiaux. La petite ville thermale de 17.000 habitants n’a pourtant pas été soumise à des restrictions d’eau importantes, comme cela a pu être le cas ces dernières années dans le Var ou dans les Pyrénées-Orientales. « Des arrêtés préfectoraux ont tout de même été pris pour interdire le remplissage des piscines en 2023 », rappelle la conseillère municipale. Cette année-là, en effet, une sécheresse hivernale avait fait baisser drastiquement le niveau des nappes en France.

Près de 300 récupérateurs d’eau de pluie financés en trois ans

Pour accompagner les habitants vers davantage de sobriété dans leurs consommations d’eau potable, la ville de Chamalières a donc financé un programme de financement de récupérateurs d’eau de pluie pour les habitants. Le concept est simple : « nous subventionnons un récupérateur d’eau de pluie à 50 % pour chaque ménage qui en fait la demande. Ces derniers ont le choix entre quatre modèles, dont la contenance s’échelonne de 300 à 1000 litres », poursuit Marie David. Depuis le lancement de l’opération, baptisée « Cham’eau », 298 récupérateurs ont été financés.

Si le rythme d’acquisition était élevé au lancement de l’opération, épaulée par une communication importante, les acquisitions ont désormais trouvé leur rythme de croisière avec une cinquantaine de ménages équipés par an. Le coût pour la municipalité n’est pas excessif, avec une facture qui s’élève au total à un peu plus de 50.000 € à la fin 2023.

L’eau de la piscine pour nettoyer la voirie

La politique de la station thermale pour protéger la ressource en eau ne se limite pas à l’acquisition de récupérateurs d’eau pour les particuliers. « Nous avons installé nous-mêmes des récupérateurs d’eau de pluie dans certains parcs, dans des crèches, dans des jardins familiaux que les habitants cultivent, mais aussi dans des lieux publics », explique Marie David.

L’arrosage des plantes et des espaces verts de la ville est notamment réalisé grâce à l’eau de pluie récupérée dans trois grandes cuves de 20.000 litres chacune installées dans des sites municipaux techniques. Autre exemple de protection de la ressource en eau : lors des travaux de rénovation intégrale du bassin de la piscine des Hautes-Roches, en 2023, pour lesquels le bassin a dû être entièrement vidé, 500 m³ d’eau ont été réutilisés pour le nettoyage de la voirie de la métropole. « Nous n’arrosons plus les espaces verts avec de l’eau potable, et concentrons nos efforts d’arrosage avec de l’eau de récupération sur les jeunes plantations », résume Marie David.

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Pour compléter sa politique de protection de la ressource en eau, la ville de Chamalières désimperméabilise également des surfaces afin de favoriser l’infiltration à la parcelle. « Nous avons commencé à désimperméabiliser les cours d’école : celle de l’école Paul Lapi a été végétalisée mais nous travaillons sur les deux autres écoles de la commune », témoigne encore Marie David. Le coût de la végétalisation de cette première cour d’école s’élève à un peu plus de 45 000 €. La ville cherche enfin à retrouver les sources historiques du territoire, afin de mieux les protéger. Elle mène un travail avec un géologue pour parvenir à identifier ces sources.