Le programme de La Rochelle pour devenir neutre en carbone
Marie Nédellec est adjointe au maire de La Rochelle, en charge de la promotion du territoire et de l’attractivité du cœur de ville. Mobilités douce, coopérative carbone, attractivité… Elle fait le point sur les atouts et grands projets de son territoire.
Depuis le début de la crise sanitaire, observez-vous un regain d’attractivité de votre territoire ?
Marie Nédellec : Nous avons des marqueurs très positifs, tant du point de vue de la fréquentation touristique qu’auprès de nos habitants, avec de nouveaux arrivants. À La Rochelle, nous avons un certain cadre de vie, mais également un cadre de travail, attractifs. Nous remarquons que certaines métropoles se dépeuplent, là où nous observons un regain d’attractivité. On le voit surtout dans nos écoles : quand on ouvre des classes, c’est un phénomène fort d’attractivité et symptomatique d’un cadre de vie qui convient aux habitants. Cela s’est accentué avec la crise, et je pense perdurera. La Rochelle est engagée dans une transformation depuis de nombreuses années, et c’est ce qui fait notre attractivité.
Quel regard portez-vous sur ce phénomène ?
Marie Nédellec : Cela nous engage pour l’avenir ! Mais cela nous interroge également. Comment réguler l’attractivité ? Nous connaissons une attractivité touristique, qui se traduit par une forte hausse de la location courte durée, notamment en cœur de ville. Cela, nous devons le réguler, car nous n’envisageons pas que des habitants ne puissent vivre à l’année en centre-ville.
Nous nous engageons à atteindre la neutralité carbone en 2040. C’est 10 ans avant ce qui est prévu par les accords de Paris
Quelles initiatives avez-vous prises pour booster l’attractivité de votre territoire ?
Marie Nédellec : C’est ancré dans notre ADN d’être une ville engagée : les premiers vélos en libre-service étaient à La Rochelle… dès 1976 ! Et depuis, La Rochelle s’est fortement engagée dans l’écologie urbaine. Elle est reconnue pour cela depuis l’ère de Michel Crépeau notamment. Aujourd’hui, nous allons encore plus loin : nous nous engageons à atteindre la neutralité carbone en 2040. C’est 10 ans avant ce qui est prévu par les accords de Paris.
Comment comptez-vous atteindre cet objectif ?
Marie Nédellec : Pour cela, nous avons plusieurs piliers sur lesquels nous appuyer : la transition énergétique des bâtiments, les mobilités douces qu’il va falloir accompagner, dans leurs changements et leurs usages, et également la partie biodiversité, avec un marais que nous avons renaturé et qui va nous permettre de capter du CO2 et d’atteindre notre objectif. Le numérique est également un aspect sur lequel nous allons travailler, car c’est un gros émetteur de CO2. Nous allons chercher à réduire son empreinte carbone, ainsi qu’à la compenser. Ce sera le rôle de notre coopérative carbone.
À lire aussi
- Christophe Ferrari, Président de Grenoble Alpes Métropole « C’est le mandat de la réussite de la transition énergétique
- Comment Mulhouse se convertit-elle en ville du quart d’heure ?
Comment fonctionnera cette coopérative carbone ?
Marie Nédellec : Cette coopérative carbone va permettre de compenser du carbone, par le biais d’actions d’entreprises, de collectivités et d’associations, qui vont amener au sein de la coopérative un financement lié à leur empreinte carbone. Grâce à ces financements, nous allons générer des compensations, par exemple via la plantation d’arbres sur notre territoire ou des territoires voisins.
À plus long terme, comment imaginez-vous l’avenir de votre territoire ?
Marie Nédellec : La Rochelle est une ville engagée, et ce depuis très longtemps. Nos prochains objectifs de neutralité carbone nous amènent en 2040, nous avons donc toute cette vision d’avenir, à laquelle nos habitants, nos visiteurs doivent adhérer. C’est un challenge que nous allons devoir relever ! La Rochelle a aussi la volonté, à travers ce grand programme de territoire zéro carbone, d’être un territoire d’expérimentation et notre volonté est de partager notre expérience avec les autres collectivités.