Qualité de l’air, végétalisation, infrastructures… tout ce que les chantiers des Jeux vont apporter à Saint-Ouen
Maire de Saint-Ouen-sur-Seine et Vice-Président de la métropole du Grand Paris, Karim Bouamrane est l’un des acteurs clés d’un territoire en pleine transformation. Hôte du lot « E » du futur Village des Athlètes qui accueillera à terme 6.000 habitants, la ville de Saint-Ouen voit près de 10% de son territoire se réinventer. « Une aubaine extraordinaire pour rendre la ville plus verte ».
Pourquoi était-ce important pour une ville comme Saint-Ouen d’être actrice des Jeux de Paris ? Symboliquement, humainement et économiquement, qu’est-ce que cela représente ?
Karim Bouamrane : L’accueil des Jeux de Paris s’intègre dans un moment déterminant de l’histoire de la ville. Parallèlement au Village des Athlètes, le futur Hôpital du Nord-Est Parisien (12.500 étudiants) est en construction, la DGSI s’installe dans la commune, le stade Bauer est en pleine rénovation, la ligne 14 du métro a été prolongée et nous place à 10 minutes du centre de Paris… Nous sommes probablement la ville française qui porte le plus de projets structurants au mètre carré ! Ceci nous place au cœur de la métropole.
« Le Village des Athlètes, une aubaine extraordinaire pour continuer la transformation urbanistique de notre territoire, en apportant de la valeur ajoutée sociale et économique pour toutes les générations, en rendant la ville plus verte. »
Comment ont réagi les Audoniens à ce projet de Village des Athlètes ?
KB : Pour tous les Audoniens, c’est avant tout une fierté. Maintenant, l’enjeu pour les élus, c’est de faire en sorte que ce projet bénéficie à la population, à l’amélioration de la qualité de vie des habitants. Nous travaillons main dans la main avec le comité d’organisation sur les sujets éducatifs, économiques et culturels. Les rues vont être améliorées, les infrastructures également, mais aussi les conditions de la pratique sportive. Tout cela va nous permettre de raconter ensemble l’histoire de notre territoire.
Quel rôle auront-ils dans la construction et l’animation de ce quartier, pendant et après les Jeux de Paris ?
KB : La clé de la réussite, c’est la co-construction de ces projets, leur acceptabilité, et donc la consultation, la concertation. Nous impliquons les Audoniens en leur montrant concrètement en quoi les Jeux de Paris vont améliorer leur vie. 2024, ce n’est surtout pas une fin en soi. C’est le début ! On a tous une histoire particulière avec ce territoire. L’identification au projet y est très forte : j’ai grandi en face de ce qui va devenir le Village des Athlètes !
« Faire converger des personnes de tous horizons, qui partagent les mêmes valeurs de bienveillance, d’échange, de générosité… »
« L’après Jeux » a trop souvent été laissé de côté par le passé, ce qui n’est pas du tout le cas pour 2024 : pourquoi l’enjeu de laisser un « héritage » est-il si important ?
KB : Le Village des Athlètes s’inscrit dans une densité urbanistique assez forte. L’éco-quartier des Docks accueille 1.000 logements et des écoles notamment. Lorsque l’on parle de la transformation du Village des Athlètes en quartier, on parle de près de 10% de la surface totale de Saint-Ouen. Au-delà des enjeux économiques et environnementaux, d’un point de vue technique et urbanistique, on ne peut pas se permettre de créer des infrastructures pour 15 jours sans penser l’après. C’est donc une aubaine extraordinaire pour continuer la transformation urbanistique de notre territoire, en apportant de la valeur ajoutée sociale et économique pour toutes les générations, en rendant la ville plus verte.
À quoi ressemblera la vie des Audoniens dans ce morceau de ville en 2025 ?
KB : Le maître mot, c’est la qualité de vie ! Qu’il s’agisse de qualité de l’éclairage, de végétalisation, de qualité de l’air. Les habitants du quartier du Village des Athlètes pourront en faire l’expérience : on y respirera mieux, on y communiquera mieux, on y éduquera mieux nos enfants, on échangera plus facilement… Nous allons y faire converger des personnes de tous horizons, qui ont les mêmes valeurs de bienveillance, d’échange, de générosité, de partage, et de progrès. Notre politique urbaine est le continuum de ces valeurs.
« Ça arrive à combien d’élus d’avoir les JO en bas de chez eux ? »
Le programme du lot E du village des athlètes atteindra le label biodiversity, avec l’intégration d’une pépinière, de jardins maraîchers traditionnels… Qu’apportera ce rapport à la nature, à la durabilité, dans la vie quotidienne ?
KB : Ce rapport à la nature est totalement en phase avec notre philosophie. C’était très important que ce soit le projet qui s’intègre à notre philosophie et non pas l’inverse. Nous avons cette ambition d’une ville SAFE (sereine, apaisée, fraternelle et écologique). Et cette dimension du projet Village des Athlètes y correspond totalement en bord de Seine.
« L’héritage » de cette portion du village, c’est 525 logements, un immeuble de bureaux, une crèche et des locaux d’activités et commerciaux… À terme, quels sont les atouts de ce nouveau quartier ?
KB : L’objectif avec des partenaires comme Nexity notamment, c’est d’avoir des partenaires économiques qui s’intègrent dans cet état d’esprit durable, cette vision à long terme. On souhaite avoir un territoire où l’on se sent en sécurité, où l’on se sent bien, qui s’embellit, qui garantit l’accès à l’excellence. Nous sommes dans une démarche de co-contractualisation et nous avons des garanties, notamment dans l’utilisation d’un matériel de qualité bien sûr, mais en termes d’intégration des jeunes générations également.
Le projet s’inscrit dans un ensemble plus vaste qui s’étend sur 3 communes, comment vous concertez-vous avec les différents acteurs institutionnels des autres communes ?
KB : Nos intérêts sont communs, on se connait bien donc il n’y a aucun problème. Nous travaillons ensemble au quotidien, car nous avons tous conscience que 2024 est une opportunité extraordinaire. Nous avons tous regardé Pékin, Atlanta, nous avons tous rêvé devant la télévision étant enfant, et aujourd’hui nous nous apprêtons à accueillir ces compétitions, et nous en sommes très fiers. Ça arrive à combien d’élus d’avoir les JO en bas de chez eux ?