Habitat : les franciliens pour plus de flexibilité et d’espaces partagés
Quelles sont les attentes des Français en matière d’habitat selon leur région ? C’est à cette question que l’Observatoire de l’Habitat 2019 (ObSoCo*) régional a tenté de répondre. Et à la lecture des résultats, un constat saute aux yeux : les franciliens se distinguent dans leurs aspirations et leur vision de l’habitat idéal. Explications.
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Télécharger le PDF de l’infographie « Les aspirations des habitants de la Région Île-de-France sur l’habiter mieux« .
Rester ou déménager : les envies sont partagées
Plus de 7 Français sur 10 se disent satisfaits de leur logement, tout particulièrement en ce qui concerne sa localisation, sa superficie, sa luminosité et son aménagement intérieur. Une satisfaction qu’il convient néanmoins de nuancer, tant elle semble varier selon les revenus, la surface du logement et la composition du foyer. D’autant plus qu’un besoin est partagé à l’échelle du territoire : celui de disposer de plus de services de santé et de commerces de proximité.
Pour leur part, les Franciliens semblent plus gênés que la moyenne par certains facteurs, comme la pollution de l’air, la mauvaise qualité acoustique, les mauvaises performances énergétiques, le manque de place et les problèmes de voisinage. Si bien que 72 % des franciliens souhaitent vivre ailleurs et/ou autrement, quitte à changer de ville pour profiter d’un meilleur cadre de vie.
Un idéal propriétaire toujours très présent et un besoin d’habitat sain et confortable dans un cadre de vie qualitatif et connecté
Les français ont un attachement toujours très fort à la propriété puisqu’ils sont 78% à la considérer comme un idéal. Alors que Le confort, le sain et la localisation apparaissent comme des critères décisifs dans le choix du logement, l’architecture du bâti et les abords de la résidence (mobilier urbain et espaces verts) semblent également très importants dans le jugement des français à l’égard de leur habitat.
En matière de cadre de vie, les français considèrent le village comme le mode d’habiter idéal. L’habitat pavillonnaire semble également séduire 63% des français. Cependant, les français en quête de cette vie de village souhaitent également être à proximité des services de santé, des commerces et des principaux modes de transport. Les jeunes générations et notamment les franciliens, apparaissent cependant plus intéressées par la ville dense et la ville nature/écoquartier.
Aspiration à la flexibilité : des besoins plus franciliens
Les franciliens aspirent à davantage de flexibilité dans leur habitat, puisqu’ils sont 50% à vouloir bénéficier de la possibilité de reconfigurer leur logement : reconfigurer la taille de pièces (agrandissement ou réduction) par le biais de parois coulissantes, créer une pièce évolutive selon les besoins du moment. Cette appétence semble particulièrement marquée pour les jeunes générations (25-40 ans).
Les nouvelles fonctionnalités propres à l’habiter donnent en revanche lieu à une appétence moins développée, à l’exception peut-être du logement capsule nomade (un habitat pouvant être transporté de ville en ville) dans lequel un Français sur cinq se verrait habiter. Cette appétence pour l’habitat nomade semble corrélée avec l’hyper-mobilité de certains travailleurs.
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Logement individuel VS vie partagée : une vision différente de l’habitat
En région, les habitants ont une vision plus individuelle du logement et de ses à-côtés. Malgré tout, ils sont prêts à faire des concessions dans certains domaines annexes. Le jardin et la salle de sport partagés sont d’ailleurs deux services plébiscités à l’échelle de la France. Notons également qu’ils ne rechignent pas à mutualiser davantage les biens matériels, ni à échanger des compétences et des bons plans avec leurs voisins.
Les Franciliens, de leur côté, vont beaucoup plus loin dans cette envie de partage, et de convivialité. Ils sont plus nombreux à vouloir des services et des équipements mutualisés (44% des franciliens contre 33% des français). Ils sont d’ailleurs plus enclins à souscrire des abonnements pour en profiter que le reste des Français. es habitants de la région Île-de-France se distinguent également par une plus grande appétence pour le coliving (14% des franciliens contre 10% des français) et les bourses d’échanges de logements entre particuliers.
Différents sur tous les points ? Pas si sûr !
Si les habitants d’Île-de-France et ceux d’autres régions n’ont pas le même rapport à l’habitat dans certains domaines, leurs attentes se recoupent néanmoins sur certains sujets.
L’habiter « vert » apparaît comme l’utopie d’habiter la plus consensuelle pour 7 français sur 10 répondant à la très forte aspiration à la naturalité dans l’habitat des Français et à la montée en puissance de la sensibilité environnementale. Toutes les dimensions de l’habiter « vert » font l’objet d’une adhésion massive avec, en pointe, l’autosuffisance énergétique de l’habitat, suivie de près par la réutilisation (recyclage, retraitement, etc.) des ressources (eau, déchets, énergie, etc.).
L’engouement pour l’habiter « vert » s’inscrit dans un contexte où un nombre croissant d’individus aspirent à consommer mieux en rupture avec le modèle industriel linéaire (refus de l’obsolescence programmée, critique du gaspillage, etc.) et sont en quête de santé, de naturalité et de qualité (innocuité, responsabilité). Pour preuve, ils sont 73 % à vouloir tendre vers l’autonomie énergétique de leur habitat. Les français partagent également les mêmes aspirations en matière de domotique, ainsi que les mêmes peurs en ce qui concerne l’insécurité énergétique.
Pour en apprendre davantage sur les attentes des Français en matière d’habitat, découvrez l’article Que signifie « habiter mieux » pour les Français ? publié par l’Observatoire de l’Habitat (PDF).
*Observatoire de l’Habitat 2019, Obsoco, Nexity, CDC Habitat, Somfy