6 initiatives innovantes pour dépolluer l’air des villes
La pollution de l’air est un enjeu sanitaire majeur et serait à l’origine de 48 000 morts chaque année en France*. En attendant la mise en place du plan Climat-Air annoncé pour septembre prochain par le gouvernement, de nombreux entrepreneurs s’attaquent au problème. Zoom sur sept acteurs du changement.
Clarity & Citeos : mes micro-capteurs de surveillance fixés aux lampadaires publics
Lauréat du programme Qualité de l’Air de la Mairie de Paris, le groupement de startups Clarity et Citeos ont imaginé un système de surveillance de l’air basé sur des capteurs lowcost, installés sur les mâts d’éclairage public, couplé à un portail cloud. Ces micro-capteurs, installés cet été à Paris pour une phase de test de six mois, devraient venir consolider les données des stations Airparif** et ainsi permettre une meilleure évaluation des actions à mener par la région Île-de-France.
Plume Labs : une application de suivi en temps-réel de la qualité de l’air pour se protéger de la pollution
Flow, le capteur personnel de qualité de l’air développé par la startup française Plume Labs, permet à ses utilisateurs d’obtenir des informations personnalisées afin d’éviter la pollution atmosphérique. Grâce à une série de capteurs, Flow analyse en temps réel les polluants les plus dangereux et retranscrit ces informations sur l’application Plume. Les données collectées sont partagées par l’ensemble des utilisateurs afin d’établir une carte mondiale de la qualité de l’air. Des alertes et des recommandations personnalisées sont également proposées afin de prévenir les déplacements ou efforts physiques effectués dans certaines zones dites “dangereuses”.
Air Serenity : Le purificateur d’air intérieur à la technologie révolutionnaire
“Nous passons plus de 80% de notre temps à l’intérieur, dans des espaces clos où l’air intérieur se révèle jusqu’à huit fois plus pollué qu’à l’extérieur” alerte le quotidien Les Échos en février dernier. Consciente de ce problème, la startup Air Serenity dévoile dès 2012 une technologie capable de retenir les molécules néfastes pour l’Homme. Baptisée LiV, le capteur piège et stabilise les pollutions sur une sorte d’éponge (aussi appelée “cartouche-filtre”) pour ensuite les détruire au sein d’un plasma froid. Ce plasma froid, unique en son genre et breveté par la startup, permet de détruire la pollution chimique ainsi que les virus et bactéries. LiV est également reliée à une application mobile qui analyse et collecte les informations sur la qualité de l’air.
Air-Ink : la première encre créée à partir de particules de pollution
Réinventer l’existant : c’est le fer de lance de la startup Air-Ink. Grâce à une technologie baptisée Kaalink, Air-Ink réussit à récupérer l’air pollué par les pots d’échappement pour la transformer en encre. Kaalink est un objet qui ressemble à une sorte de canette – fixé directement au pot d’échappement – qui récupère les particules de pollution, à savoir la suie de carbone.
Les suies collectées subissent ensuite différents procédés pour éliminer les métaux lourds et les cancérogènes. Le produit final est un charbon riche en pigments qui sera utilisé pour fabriquer différents types d’encres et peintures. Cette peinture a déjà reçu le soutien de nombreux artistes à travers le monde qui l’utilisent notamment pour d’impressionnantes peintures murales.
MVAW : purifier l’air ambiant grâce à un biofiltre végétalisé
Vincent Fesquet, un financier reconverti dans l’agriculture urbaine, Anne Rondeau, une chercheuse qui a fait son doctorat sur la biofiltration et Christophe Jenard, un architecte paysagiste spécialiste des murs végétaux, se sont associés pour créer MVAW Technologies (Micro-organism and Vegetal at Word Technologies) : un module de traitement de l’air par l’utilisation de micro-organismes. Le concept consiste à recréer des écosystèmes qui imitent la nature et sous lesquels se cachent des biofiltres. La biofiltration permet de capter les particules et de transformer les polluants gazeux en nutriments. La startup propose d’ores et déjà du mobilier professionnel et ambitionne, demain, d’investir les façades d’immeubles.
Diya One : un robot pour prendre soin de l’air de ses employés
La startup Partnering 3.0 a mis sur pied un robot neuro-inspiré interactif qui prend soin des environnements intérieurs et purifie l’air en entreprise. Concrètement, ce robot est capable d’apprendre et d’interagir avec son environnement. Il se déplace en complète autonomie et enregistre grâce à l’ensemble de ses capteurs les données suivantes : confort thermique, qualité de l’air intérieur, niveau de luminosité, niveau de bruit. Toutes les données collectées par Diya One sont analysées et stockées dans un cloud pour ensuite être restituées sous la forme d’un tableau de bord de suivi des performances. Diya One est ensuite en mesure d’envoyer des commandes à la centrale d’air pour baisser ou augmenter la climatisation, signaler aux managers des problèmes d’éclairage et inciter les collaborateurs à baisser le volume sonore en émettant des petits “chut”. Outre ses solides capacités d’analyse, le robot est muni de filtres pouvant retenir “99,95% des polluants de l’air, des allergènes et des virus”, explique le leader de la transition énergétique en France, Engie Cofely (du groupe Engie). Il avale les particules fines, l’ensemble des résidus de produits allergisants et restitue de l’air purifié.
En mars dernier, les équipes de Nexity SEERI (la filiale de Nexity qui développe les opérations résidentielles et mixtes sur Paris) ont accueilli le robot Diya One au sein de leurs locaux pour une durée d’un mois. Cette démarche s’inscrit dans la volonté du groupe de “tester le fonctionnement de ce dispositif innovant et peut être de développer différemment la thématique de la qualité de l’air dans ses logements et ses espaces de travail, qui reste aujourd’hui un sujet complexe à appréhender”, explique Olivier Waintraub, Directeur général de Nexity SEERI.
*Source : Le Monde – juin 2016
**Airparif est un organisme français agréé par le ministère de l’Environnement pour la surveillance de la qualité de l’air en région Île-de-France